La toute nouvelle exposition de la Fondation Boghossian aborde poétiquement, avec toute une série d’artistes de sensibilités et d’horizons différents, le thème crucial de l’eau, de la petite goutte à l’océan. 

Geneviève Asse, Daniel Buren, Yves Chaudouët, Olafur Eliasson, Ann Veronica Janssens, Céline Pagès & Christine Marchal, Marion Schutz, Léon Spilliaert, Kim Tschang-Yeul, Félicien Umbret, Bill Viola, Bai Vuong, Jeff Zimmerman, pour ne citer qu’eux proposent leur vision de celle qui, par sa dimension vitale et spirituelle relie non seulement les êtres vivants et le monde mais est encore « la matrice primordiale, condition sine qua non, à la vie. » 

Thématique intemporelle et universelle magnifiquement mise en scène entre autres par une quinzaine d’œuvres de l’artiste coréen Kim Tschang-Yeul (1929-2021) dont la goutte d’💧, véritable obsession depuis ses débuts traverse toute sa carrière en y occupant une place centrale. Des toiles qui « parlent un langage qui mélange photoréalisme et expressionnisme abstrait. » Un artiste qui dit de ses peintures qu’elles sont « des gouttes d’eau idéalisées et non de simples représentations réalistes. » Un acte répétitif consistant à peindre des gouttes d’eau qui lui a, en quelque sorte, servi d’outil thérapeutique, rapprochant son art du surréalisme et de la spiritualité. Une répétition comme une tentative de « dissoudre toutes les souffrances en neutralisant son ego. » Il a réalisé aussi « Matin » (2001), une jolie installation de fines gouttelettes en résine suspendues à une grande toile d’araignée qui rappelle la rosée du matin. 

C’est à Céline Pagès (1997) en collaboration avec Christine Marchal (1971) que l’on doit « La Valse des méduses » (2023), suspendue dans l’entrée, au-dessus de nos têtes ;  

« The glacier melt series » (1999/2019) du grand artiste danois Olafur Elliason révèle, à 20 ans de distance l’impact dramatique du réchauffement climatique sur les glaciers d’Islande ; 

L’installation en verre soufflé et argenté d’Yves Chaudouët « Les poissons des grandes profondeurs ont pied » (2007-2008) qu’il faut prendre le temps de découvrir en s’immergeant quelques minutes dans l’obscurité; 

Quant à la grande sculpture en céramique « La mer : La Liberté » (2021) de Félicien Umbret (1989), elle traduit, à travers les tonalités transparentes et opaques des émaux le mouvement perpétuel de la mer.

Et encore combien d’œuvres significatives, plus intéressantes les unes que les autres.  

Je m’arrête là pour vous donner l’envie de découvrir cette fascinante exposition, orchestrée de main de maître par la commissaire et directrice Louma Salamé. 

Texte & Photos Virginie de Borchgrave 

Jusqu’au 10 mars 2024 
www.villaempain.com