« Pol Bury. Va-et-vient »

Cette année, Pol Bury aurait eu 100 ans. L’occasion rêvée pour célébrer le travail de cet artiste protéiforme à la fois peintre, sculpteur cinétique, graveur, écrivain, éditeur, critique d’art, illustrateur, cinéaste, etc. La Louvière, sa ville natale est en effervescence. Des expositions lui sont dédiées dans plusieurs lieux de la ville. Entre autres, le Centre de la Gravure et de l’Image imprimée nous propose de découvrir son œuvre gravée, un pan de son travail que l’on connaît moins bien, alors que durant toute sa vie, il s’y est intéressé : « Elle lui a permis de se confronter à différents défis dans un jeu de va-et-vient avec sa pratique de sculpteur (…) Montrer les gravures de Bury, c’est entrer dans une mécanique interne, dans l’intimité de l’artiste. D’un homme qui médite, s’interroge sur son propre travail et ses outils. C’est aussi faire l’expérience d’un Bury coloriste, d’un homme amoureux des matières, curieux des techniques. »

Sur deux des trois étages du musée, grâce à la complicité des commissaires Christophe Veys et Véronique Blondel, on découvre des ensembles de gravures issues de différentes périodes de création. Le tout mis en relation avec ses sculptures qui nous montre combien les deux pratiques se sont nourries l’une l’autre. On retrouve dans les œuvres gravées les composants géométrie, mouvement, relativité du temps, etc. qui sont le leitmotiv d’une grande partie de son travail monumental. On apprend aussi comment l’édition était un moyen pour cet artiste mondialement connu de rester abordable, qualité intrinsèque des années 60-70. Personnellement, j’ai été impressionnée par une série de dessins en couleur superposés, avec un décalage de quelques millimètres qui donne un résultat flou alors que lorsque l’on s’en rapproche, tout redevient net. Un travail qui, lit-on, nécessite une technique pointue et méticuleuse. Ses carnets de notes, proprement surchargés de textes et dessins sont incroyables aussi.

Notons que Pol Bury (1922-2005) qui vécut l’essentiel de sa vie en France noua des amitiés avec des artistes comme Calder et d’autres artistes cinétiques dont il se démarqua en utilisant des mouvements extrêmement lents, presque imperceptibles et aléatoires qui interrogent notre propre relation/perception du temps. 

Texte & Photos Virginie de Borchgrave

Jusqu’au 12 mars 2023

Centre de la Gravure et de l’Image imprimée

10, Rue des Amours

B- 7100 La Louvière

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé les 24-25/12, 31/12, 1/01

www.centredelagravure.be

Programme complet des événements sur www.lalouviere.be