Lionel Estève, présent dans de nombreuses collections de par le monde comme le Centre Pompidou, le MoMa et le Musée d’Ixelles est un artiste français né en 1967 à Lyon qui vit et travaille à Bruxelles, depuis plus de 30 ans. 

Un titre qui laisse entendre d’entrée de jeu un rapport à la nature, à l’environnement. Des pierres, des végétaux, des tulles colorés, des plastiques et autres objets hétéroclites, glanés au fil de balades campagnardes et flâneries urbaines ordonnés, arrangés manuellement avec tendresse et attention comme ces cailloux devenus visages et mains ou ces fleurs séchées peintes en doré. 

Une œuvre singulière, nostalgique, empreinte du souvenir de nombreux lieux qui s’adapte à d’autres lieux grâce à son caractère subtil et minutieux. Deux grandes salles avec deux ambiances différentes où dans la seconde des milliers de fins câbles légèrement irisés sont scellés en forme de gouttes (ou de larmes ?) et disposés du sol au plafond sur tous les murs, créant l’effet d’une discrète installation immersive. 

Une exposition conçue sous forme de récit, celui d’un homme du Sud traumatisé par les conditions météorologiques de la Belgique où l’on trouve des œuvres qui parlent de la pluie, du manque de lumière, de l’été invisible, d’un soleil fantasmé… 

Celui qui se définit comme sculpteur parce que le mot est ‘joli’, dans lequel il voit celui qui travaille avec l’espace et pas nécessairement celui qui modèle ou donne forme à une matière : « Il y a dans la mise en œuvre de la sculpture, comme dans celle du dessin, une spontanéité, une immédiateté que j’aime, quelque chose de direct. Peu importe la technique, je conçois mes œuvres comme tridimensionnelles, même s’il s’agit d’un cadre suspendu au mur, même si la troisième dimension se résume à quelques millimètres. Pour ce qui est de créer à la main, ce n’est pas un choix. Je pense les projets tout en les construisant. Le travail manuel permet certainement une autre réflexion, une implication différente. Peut-être que ce rapport manuel à la technique implique une sorte de créativité, ne serait-ce que par sa maladresse ? »

Texte & Photos Virginie de Borchgrave

Jusqu’au 17 mars 2024

MACS Musée des Arts Contemporains

Site du Grand-Hornu

82, Rue Sainte-Louise

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Tél. : + 32 65 65 21 21

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