Sans conteste, un événement pour le Mima de recevoir ce street artist mondialement connu mais aussi pour l’artiste lui-même car il s’agit de sa première exposition personnelle consacrée au Rubikcubisme. Un thème qu’il a inventé, il y a plus de 15 ans et qui fait référence à son travail d’atelier autour du rubik’s cube, ce casse-tête coloré avec lequel il a créé tableaux et sculptures. Face à un immense portail façon rubik’s cube, on pénètre dans l’exposition comme dans un temple pour découvrir chronologiquement le parcours de Invader qui a même créé des œuvres in situ pour le musée en toute discrétion. 

En effet, personne ne pouvait le voir à l’œuvre pour l’installation car il fait partie avec Banksy de ceux qui font un mystère autour de leur identité : « Je me définis comme un AVNI, un Artiste Vivant Non Identifié, j’ai pris Invader pour pseudonyme et j’apparais toujours masqué. Je peux ainsi me rendre à mes propres expositions sans que les visiteurs ne soupçonnent mon identité ou ne remarquent ma présence même lorsque je me tiens à leurs côtés ! Depuis 1998, j’ai développé un projet de grande envergure qui répond au nom de code : Space Invaders. »

Et le résultat est passionnant, même si une fois que l’on a compris le processus, il n’était peut-être pas nécessaire de le décliner à l’infini – une centaine d’œuvres sur les quatre étages du bâtiment – et qu’on aurait aimé découvrir des œuvres plus créatives. N’empêche que le procédé est bluffant, e.a. les pochettes de disques, et que le jeu avec le smartphone (décidemment il devient l’accessoire indispensable à bon nombre de visites culturelles) qui révèle une dimension et un relief insoupçonnés est évidemment très amusant. 

A voir, une fois de plus, avec des enfants. A propos, il paraît que les adultes qui sont avec des enfants vivent plus vieux, ont moins de maladies et que s’occuper de ses petits-enfants dérouille non seulement les jambes mais entretient le cerveau. Eh bien, voilà donc l’exposition par excellence pour expérimenter toutes ces bonnes nouvelles.  

Texte & Photos Virginie de Borchgrave

Jusqu’au 8 janvier 2023

Mima Museum

39-41, Quai du Hainaut

B- 1080 Bruxelles (Molenbeek)

www.mimamuseum.eu