J’ai toujours aimé les drapeaux, ce simple morceau de tissu coloré, symbole d’une nation. 

Le jour où j’ai découvert la taille démesurée du mexicain, j’ai été admirative du président qui a eu l’idée de le faire si grand pour renforcer le sentiment national au cœur de chaque autochtone. 

Récurrente source d’inspiration pour les artistes du monde entier, témoin de tous les moments historiques qui jalonnent l’histoire patriotique d’un pays, il est omniprésent dans l’imaginaire visuel collectif. 

L’idée d’en faire le thème d’une exposition est excellente et la réalisation à la Fondation Boghossian, une vraie réussite. 

« The Breathe – The Flags », l’installation de l’artiste multidisciplinaire sud-coréenne Kimsooja (1957) qui consiste en une série de morceaux de tissus fluides et transparents accrochés au plafond du majestueux hall d’entrée, résultats de superpositions de plusieurs drapeaux nationaux est une belle entrée en matière. 

Nous avons particulièrement aimé les balais de Mounir Fatmi (1970), référence aux printemps arabes ; la vidéo du long drapeau gris  d’Edith Dekyndt (1960), hommage aux victimes de l’esclavage ; les planches à repasser de Wim Delvoye (1965), notre artiste le plus humoristique ; la vidéo de la bosniaque Gordana Andelič Galič (1949) qui traite de l’histoire de la Bosnie-Hezégovine ; les photos en noir et blanc prises au Vietnam de Michel François (1956) ; les tableaux en bois de Claes Oldenburg (1929-2022) ; l’« American Flag » de Keith Haring (1958-1990) et encore les œuvres du Danois, d’origine vietnamienne Danh VŌ (1975), du lituanien Georges Maciunas (1931-1978), fondateur du mouvement Fluxus qui met en scène l’impérialisme américain responsable de milliers de morts innocentes de par le monde ; les trois vêtements usagés de l’artiste conceptuel français Saâdane Afif (1970) et enfin « The Hero », la vidéo en noir et blanc de Marina Abramovic (1946) réalisée il y a plus de vingt ans où on la voit tout de noir vêtue tenant un drapeau blanc sur un cheval blanc : « Symbole de paix et de cessez-le-feu (qui) rend hommage aux actions pacifistes et résilientes menées dans des contextes de guerre : les héros ne sont pas des combattants mais les auteurs de gestes de bravoure aux résultats heureux et positifs. »

Une remarquable exposition qui, dans le contexte actuel prend inévitablement une dimension politique. 

Texte & Photos Virginie de Borchgrave

Jusqu’au 22 janvier 2023

Fondation Boghossian – Villa Empain

67, Avenue Franklin Rossevelt

B- 1050 Bruxelles

Ouvert de11h à 18h tous les jours sauf le lundi

www.boghossianfoundation.be

PS : Ik ben de tentoonstelling eveneens gaan bezichtigen en ik ben even enthousiast. Als we het politieke kader even vergeten is de tentoonstelling eveneens te bezichtigen als een parcours doorheen alle recente kunststromingen met als gemende deler het h-thema van de vlag . Dit maakt deze kunstvormen veel toegankelijker en dus een stevige aanrader !

Pierre Kluyskens