ALEX WEBB***** – The Suffering of Light 

Texte & Photomontage de Virginie de Borchgrave

IMG_8766Haïti, le Brésil, le Mexique, le Nicaragua, la Turquie n’ont pas échappé à l’un des plus réputés photographes couleur actuel. Illustre représentant de l’Agence Magnum depuis 40 ans, Alex Webb (New York, 1962) parcourt depuis les années 70 la planète dont il traduit la sensualité tout autant que la géométrie et la chaleur des couleurs comme des émotions. Il n’y a pas une photo qui nous laisse indifférent ! Et on se prend à en analyser la construction, le sujet, la culture, l’identité et tout ce qu’elle recèle derrière un pays, une ville, une année. Exposition sous forme de rétrospective qui présente essentiellement les instantanés de ses voyages sur tous les continents où se sont souvent mêlées cultures occidentale et indigène. Sous l’auspice de la Biennale « Summer of Photography » (qui a lieu jusqu’au 4/09), on découvre deux étapes majeures de sa carrière : « Crossings » qui illustre l’affiche de l’exposition et traite d’un reportage sur la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis et « Istanbul : City of a Hundred Names » où il a intelligemment ‘traduit’ la dualité orient-occident. Soulignons entre autres que son travail a été récompensé par la Médaille d’Excellence de Leica et qu’on le retrouve dans les collections du Metropolitan Museum of Fine Arts de New York. Un témoignage visuel aussi intense que la lumière qui baigne les photos. A voir de toute urgence.

Jusqu’au 7 août 2016 (Museum)

Le Botanique, Centre Culturel de la Fédération Wallonie-Bruxelles

236, Rue Royale

B-1210 Bruxelles

Tél. : +32 2 218 37 32

Ouvert du mercredi au dimanche de 12h à 20h

Entrée : Plein 5,50 EUR / Réduit 4,50 EUR

www.botanique.be

 

PABLO LOPEZ LUZ*** – Views from the Expanded City

Texte & Photomontage de Virginie de Borchgrave

IMG_8769Quelques photos aériennes de Mexico City qu’on dirait dessinées ou construites de toutes pièces comme certaines œuvres d’artistes chinois aujourd’hui, tant l’objectif du photographe scrute en détail sa ville natale pour mettre sous nos yeux les conséquences d’un développement urbain incontrôlé, généré par l’homme sur le paysage. D’une vallée vide et inhabitée, on est passé à un chaos urbain avec tout ce que cela entraine dans son sillage comme conséquences irréversibles telles les inégalités socio-économiques sans parler de toute la panoplie de problèmes environnementaux. Pablo Lopez Luz (Mexico City, 1979) qui y vit et y travaille a été invité par l’Ambassade du Mexique à témoigner du phénomène des mégapoles qui renferment en elles leur propre destruction… On avait déjà remarqué le photographe ‘responsable’ à la remarquable exposition « America Latina » à La Fondation Cartier à Paris en 2013.

Jusqu’au 24 juillet 2016 (Galerie)

Le Botanique, Centre Culturel de la Fédération Wallonie-Bruxelles

236, Rue Royale

B-1210 Bruxelles

Tél. : +32 2 218 37 32

Ouvert du mercredi au dimanche de 12h à 20h

Entrée : Plein 5,50 EUR / Réduit 4,50 EUR

www.botanique.be

 

La communication du Botanique

Avec l’exposition Suffering of Light, , véritable virtuose de la photographie couleur, pose un regard rétrospectif sur l’ensemble de son parcours.

Durant trente années, ce photographe de l’agence Magnum a livré un travail à la fois percutant et subtil, dominé par une véritable obsession de la couleur.

Tout commence dans les années 1970 alors qu’il sillonne l’île d’Haïti et le Mexique. Il réalise en effet que le noir et blanc ne lui permet pas de saisir l’effervescence et la vie qui se déroule devant son objectif. D’abord réticent parce qu’il l’associe à des fins commerciales, il se résout finalement à utiliser la couleur et ses travaux acquièrent alors la charge émotionnelle et la puissance qui les caractérisent.

La sensualité picturale et la structure complexe de ses images fondent l’écriture photographique d’Alex Webb, avec laquelle il immortalise des scènes de vie dans le monde entier. Ses voyages le mènent en particulier en Amérique Latine et dans les Caraïbes, mais aussi aux Etats-Unis, en Afrique et en Inde.

En filigrane de tous ses reportages, se dessine une préoccupation toute particulière pour les lieux où cohabitent des cultures et des identités différentes voire antagonistes, des lieux où très souvent la culture occidentale s’est immiscée dans celles indigènes, donnant ainsi naissance à d’improbables métissages.

Dans cette veine, l’exposition propose d’explorer plus profondément deux travaux majeurs du photographe.

Crossings tout d’abord, est le résultat d’un reportage de longue haleine sur la frontière entre le Mexique  et les Etats-Unis, initié dans les années 1970. Témoignages des risques des tentatives de traversées clandestines et des conditions souvent misérables du côté mexicain, ses clichés questionnent les liens naturels qui existent entre les deux populations séparées par le dessin de la frontière.

Ensuite, avec Istanbul : City of a Hundred Names, Alex Webb se concentre sur les frontières multiples, palpables ou non, présentes dans la métropole turque. Ses photographies révèlent une ville de contrastes, à la croisée entre l’Orient et l’Occident, l’Ancien et le Moderne, le religieux et le séculier. A travers l’objectif du photographe, Istanbul, forte de ses différences et de ses contradictions, fascine et invite à sa découverte.

 

Cette exposition est organisée dans le cadre de la Biennale «Summer of Photography».

 

Alex Webb (1952, vit et travaille à New York). Il est membre de l’agence Magnum Photos depuis 1976. Reconnu et acclamé par la critique, il a collaboré avec de nombreuses revues telles que notamment pour New York Time Magazine, Life, National Geographic ou Geo. Son travail a été récompensé par plusieurs prix, dont le Leica Medal of Excellence, en 2000 et le Lucca Foto Festival Award en 2008 et a également donné naissance à de nombreuses publications, telles que Crossings (2003), Istanbul : City of a Hundred Names (2008), The Suffering of Light (2011). Il a aussi été largement exposé aux Etats-Unis et dans le monde entier et ses travaux sont représentés dans plusieurs collections, telles que celles du Metropolitan Museum of Art, de New York, et le Museum of Fine Arts Boston.

 

Cette exposition est produite par l’Ambassade du Mexique en Belgique.

 

A l’occasion de la Biennale de «Summer of Photography», Pablo López Luz présente une sélection de vues aériennes de Mexico. Cette série est née du besoin de montrer les effets d’un développement  urbain chaotique sur le paysage et l’émergence d’un nouvel horizon modifié par l’homme, et d’illustrer le sens social, politique et environnemental de cette transformation. Elle illustre les problématiques environnementales et sociales entraînées par l’expansion rapide des sociétés urbanisées, dont souffrent les villes depuis la seconde moitié du XXème siècle.

Dans une mégalopole telle que Mexico, constamment menacée par l’incessante croissance démographique et le manque criant d’infrastructures adaptées, la fragilité de la relation entre l’homme et son espace de vie devient évidente. La vallée de Mexico, autrefois vallée vide et inhabitée, s’est violemment métamorphosée en un immense paysage urbanisé et dénaturé, ravagé par une société urbaine qui n’a pas su tenir les promesses industrielles et économiques souhaitées.

Influencé par les peintres mexicains historiques, qui vantaient les richesses naturelles du pays, le photographe emploie son objectif à détailler la périphérie de Mexico. Cette zone à l’urbanisation chaotique témoigne des problématiques des mégalopoles contemporaines : la surconsommation des ressources naturelles ; les inégalités économiques ; les troubles sociaux ; la surpopulation ; la criminalité ou encore  la pollution. Dans cette société nouvelle, où règne la confusion, l’avenir s’annonce plutôt sombre. Pablo López Luz révèle la faiblesse de ses fondations et les signes de sa course vers sa propre  destruction.

Pablo López Luz (né en 1979, il vit et travaille à Mexico) a participé à de nombreuses expositions collectives au Mexique et dans le monde entier, telles que Urbes Mutantes, International Center of Photography, New York (2014), America Latina 1960-2013, Fondation Cartier, Paris (2013), ainsi que des expositions individuelles entre autres au Museo de Arte Contemporaneo di Roma (Macro), à Rome.

Ses œuvres sont représentées dans plusieurs collections internationales, dont notamment le Museo de  Arte Moderno à Mexico, ainsi que le SFMOMA, à San Francisco.   

Pablo López Luz fait également partie de la sélection des artistes mexicains présentés au Fotofestival de Knokke-Heist ce printemps 2016.