Qui dit qu’il n’y a rien à faire à la mer à part se promener sur la digue ou dans le Zwin, construire des châteaux de sable, prendre l’apéro sur la plage désormais transformée en lounge bar, musique et palmiers à l’appui ou rouler en vélo ? Le vélo dans le plat pays, cela reste incontestablement le meilleur moyen de se déplacer, mais s’il y a, en plus, un but à la balade, alors c’est un must !

La belle ville d’Ostende a pris une initiative remarquable ces quatre dernières années en organisant un festival d’art urbain The Crystal Ship Festival. Elle a invité des street artists,célèbres et moins célèbres pour transformer la ville en un véritable musée en plein air. Des fresques ornent par ci par là des façades d’immeubles comme des petites maisons, proposées d’ailleurs par les Ostendais eux-mêmes qui souhaitent accueillir une peinture, garder une trace graphique du festival sur leurs murs. Ce qui est intéressant, c’est que les œuvres ne s’effacent pas après le festival, elles s’additionnent les unes aux autres au fil des années et, comme il s’agit de la 4e édition, on peut découvrir aujourd’hui une soixantaine d’œuvres disséminées sur toute l’aire géographique de la ville. Sans parler de petites interventions discrètes comme les sculptures minuscules de l’espagnol Isaac Cordal, les oiseaux du belge Bué The Warrior, les peintures d’enfants mendiants ou de personnes âgées du français Christian Guémy qui signe ses œuvres d’un C215(le numéro de la cellule où il a été enfermé pour avoir été surpris en train de taguer illégalement), les petites boites à dioramas du belge Johannes Verschaeve(leader du groupe belge « The Van Jets »), le passage piétons revu et corrigé du français Oak Oakdont le but est de nous faire rire, etc.

Bref toutes des petites pépites arty qui n’échappent pas à un œil averti.

 

Pratiquement, commencez par une halte à l’Office du Tourisme en plein centre ville à côté du casino. Là on vous remet un plan explicatif clair et précis et vous voilà partis à pied, en vélo ou en voiture selon l’itinéraire choisi : 11km à pied, 26km en vélo et en voiture pour ce qui est excentré, si vous voulez en voir un maximum et n’avez pas la journée à y consacrer. Le choix des œuvres à voir sera difficile à opérer… Elles sont toutes dignes d’intérêt. Et puis ce qui est amusant, c’est de partir à leur découverte car elles ne sont pas toujours si faciles à trouver. La balade devient un jeu à qui verra la fresque en premier, doublé d’une découverte du patrimoine de la ville d’eaux d’un intérêt architectural certain.

 

Le « Crystal Ship Festival » s’est imposé rapidement comme le plus grand du genre en Europe dans les espaces publics. Personnellement, ce sont par ordre de préférence l’argentin Elian(N°49), le duo américain Cyrcle (N°24), les belges Hell’O Collective (N°30), le belge d’origine espagnole Dourone(N°52), l’anglais Phlegm(N°42), l’architecte/peintre argentin Pastel (N°45), les belges Disorderline(N°3) et Joachim(N°34), l’artiste 3D néerlandais Léon Keer(N°43) qui ont retenu mon attention.

Une manifestation artistique de qualité.

 

N.B. : Si vous ne l’avez pas encore vue ou n’êtes pas au courant, poussez une tête jusqu’à la digue pour admirer la monumentale installation**** de Arne Quince, belle à toutes les heures du jour et de la nuit, lieu de promenade par excellence des autochtones qui se l’ont appropriée. Ils y déambulent sans fin et s’y prennent en photo l’année ronde, même quand le vent du large s’en mêle !

 

www.thecrystalship.org

www.visitoostende.be

 Texte & Photos-montage Virginie de Borchgrave