« A feverish era in japanese art expressionism in the 50’s and 60’s »img_1901

Texte & Photo-montage Virginie de Borchgrave

Le Japon est à la mode : Ukiyo-e au Musée du Cinquantenaire, L’art du Zen à la Fondation Boghossian, mis à l’honneur aussi à la Galerie Michel Rein avec « The Path of the Enlightenment » ! Dans la continuation du thème des avant-gardes au Bozar, place au Japon maintenant ! Celui de l’après-guerre qui littéralement anéanti, tant physiquement que spirituellement, après Hiroshima et Nagasaki s’ouvre au monde. Michel Tapié, critique d’art français y introduit l’art ‘informel’, qualifiant à travers cette expression les innovations picturales des Européens au niveau des matières, des gestes répétitifs, purs, de l’abstraction qui trouva un formidable écho au pays du soleil levant. De jeunes artistes virent là de quoi se renouveler, tout en y mélangeant leurs savoir-faire, leurs traditions, leurs acquis. Ils n‘étaient pas au courant de tout ce qui se passait sur les scènes artistiques parisienne, londonienne ou newyorkaise. Des hommes comme Dubuffet, Yves Klein, etc. les inspirèrent pour créer autre chose de nouveau, d’avant-garde en discontinuité avec l’ordre ancien. Leur manière à eux de retrouver leur créativité et la connexion avec l’extérieur, de se reconstruire tout azimuts sur les cendres de leur culture effondrée. Certaines toiles font penser à Jackson Pollock, d’autres à Dubuffet, d’autres encore aux expressionnistes que l’on vient de voir cet automne à la Royal Academy à Londres. Une incroyable renaissance essentielle dans l’histoire de l’art nipponne. Quelle belle idée que d’avoir pensé à la programmer dans les Avant-garde. Les images quotidiennes et traditionnelles japonaises finies au fer à repasser de Zenmei Takase, les circonvolutions enchevêtrées de Masatoshi Masanobu, la matérialité de Yoshishige Saito, les matériaux recyclés de Tadahiro Ono, ou le calligraphie libérée de Yuichi Inoue, l’ « action painting » de Kazuo Shiraga, les monochromes aux formes primitives de Shuji Asada ou encore le vinyle adhésif de Takesada Matsutani, dont la toile exposée ici fait penser à un Pol Bury pop ! Voilà une petite exposition qui décoiffe !

Jusqu’au 22 janvier 2017

Bozar

23, Rue Ravenstein

B-1000 Bruxelles

Tél. : +32 2 507 82 00

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h ; nocturne le jeudi jusqu’à 21h

Entrée : 14 EUR /12 EUR Bozar friends

www.bozar.be