Ou comment les ancêtres définissent l’Indonésie. Voilà peut-être la meilleure manière d’aborder ce pays à travers son immense diversité géographique et culturelle. On apprend que les Indonésins ont l’obligation de croire en un dieu unique et omnipotent. Ils sont convaincus du pouvoir des ancêtres et des esprits

 

EUROPALIA INDONESIA

« Ancestors & Rituals »***

IMG_6552Ou comment les ancêtres définissent l’Indonésie. Voilà peut-être la meilleure manière d’aborder ce pays à travers son immense diversité géographique et culturelle. On apprend que les Indonésiens ont l’obligation de croire en un dieu unique et omnipotent. Ils sont convaincus du pouvoir des ancêtres et des esprits qui sont organisés selon des règles très strictes et des coutumes ancestrales appelé « adat », véritable ciment de la société actuelle. Les ancêtres sont les personnes les plus respectées sur le continent.

Voilà à peu près comment cela se passe : toute personne est composée de l’énergie vitale. Des rituels sont organisés pour persuader l’ancêtre qu’on le vénérera bien. S’il est satisfait de ces rituels en son honneur, il accordera protection et soutien au clan auquel il appartient. Notons qu’il y a trois sortes de défunts : les récents, les fondateurs des clans et les héros et, trois mondes : celui des dieux (le ciel), celui des vivants et des ancêtres et enfin, le monde souterrain.

Au fil de la visite et des différents objets, sculptures et statues, on découvre les habitudes de quelques-unes des ethnies, les plus caractéristiques qui composent cette impressionnante mosaïque culturelle. Ici, ce sont les mères qui transmettent l’énergie vitale, les pères qui sont responsables du statut et sacrifient un animal censé représenter la force du clan, tel un coq ; là, ils déterrent leurs morts régulièrement pour les laver, leur mettre des nouveaux habits et les nourrir ; ailleurs, ce sont de grandes statues d’ancêtres à l’entrée du village qui protègent ses habitants des esprits maléfiques, etc. Les trésors ancestraux se transmettent de générations en générations.

A travers différentes sections divisées par des panneaux transparents en bambou (omniprésent dans le pays), on apprend l’histoire à travers les influences hindouiste et bouddhiste (à partir du VIII e s.), ce dernier importé petit à petit au fil de l’eau entre le Vietnam et l’Indonésie, le Cambodge via le détroit de Malacca ; à travers les Austronésiens qui ont des ancêtres en commun avec les Malgaches, etc. On découvre aussi telle statue arborant un arbre sur la tête qui permet la communication directe avec les dieux et l’équilibre représenté par ses attributs homme-femme. Rappelons que tous ces objets, datant pour la plupart du XXe s., vu le climat humide ne sont pas des œuvres d’art, même s’ils sont magnifiques ! Ils sont utilisés au quotidien et ici, pour illustrer l’histoire de ce pays aussi riche que complexe où se sont succédé pendant des siècles des hommes tels les marchands (Ve s.) et les nobles (VIIe s.) jusqu’aux musulmans (XV e s.) et aussi les Portugais (XVIe s.) qui y installèrent leurs comptoirs sur les côtes, sans oublier un peu plus tard les Hollandais. Toutes ces cultures ont laissé leur empreinte : une écriture, des tissus propres qui font partie du trésor familial appelé ‘pusaka’. Un autre mot clef de la culture indonésienne. Soulignons encore que ce culte des ancêtres coûte une fortune. Un enterrement qui dure trois jours peut ruiner une famille qui doit sacrifier parfois jusqu’à 200 buffles !  C’est la raison pour laquelle ils mettent des années parfois à enterrer leurs morts. En fait, en Indonésie, on n’est jamais mort ! L’âme reste vivante, à vie.

Le culte des ancêtres reste au XXI e s. le lien entre toutes ces cultures. La fin du ramadan en Indonésie met tous les musulmans sur les routes pour aller honorer leurs ancêtres et/ou leurs morts. C’est ce qui rend ce continent diversifié encore tellement vivant aujourd’hui. On ferait bien d’en prendre un peu de la graine, nous qui reléguons nos vieux au ban de la société alors qu’ils ont tout à nous apprendre…

Quelle belle et édifiante leçon de respect.

 

Jusqu’au 14 janvier 2018

Palais des Beaux-Arts

23, Rue Ravenstein

B-1000 Bruxelles

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h. Fermé le lundi

Entrée : 15 EUR plein / 13 EUR réduit / 8 EUR jeunes 12-25 / 8 EUR étudiants (4 EUR le mercredi) / 4 EUR enfants

www.europalia.be

 

Bezoekcommentaar van Pierre Kluyskens

Ik heb eveneens de tentoonstelling bezocht – met gids – en wil enkele kanttekeningen toevoegen aan de uitstekende tekst van Virginie.

Men moet goed voor ogen houden dat het hier niet over ‘kunst’ volgens onze definitie, maar gecodeerde afbeeldingen in opdracht van een gemeenschap. De beste analogie zijn onze kruisbeelden, monstransen, kelken… je hebt er pareltjes bij, maar ze zijn heel zelden een persoonlijk uitdrukkingsmiddel.

Om in de analogie verder te gaan, een kruisbeeld tonen aan een animistische inwoner van één van de moluken-eilanden zal ook een verhaal vergen on er iets van te begrijpen. Zo ook bij deze tentoonstelling: men kan die uiteraard bezoeken alleen voor de schoonheid van de werken, maar dan zonder de essentie te vatten… en daar is veel, heel veel uitleg nodig. Maar dan kan men evengoed naar de fountain van Duchamp staren en er niets anders dan een urinoir in zien. Ik moet toegeven, dat niettegenstaande het enthousiasme van de gids, ik de diversiteit van de rituelen wel ergens moe werd: hersenen van de overledenen verorberen, vruchtbaarheidsrituelen, dodencultus, overgangsrituelen, mythische oerouders als stichters van de gemeenschap, geesten etc.…

IMG_6554Maar later, toen de informatie stillaan door mijn hersenen verwerkt werd, begonnen toch een heleboel lichtjes te branden en vragen te rijzen: zijn onze rituelen wel zo ver verwijderd van deze ‘primitieven ‘? Katholieken eten hun vader niet op, maar er is de consubstantiatie bij de communie, zijn onze beelden niet doorspekt van vruchtbaarheidssymbolen, wat met de mirakels, enz.…? Het is allemaal wel een beetje beschaafder, maar toch.

Dus: zeker de moeite waard, maar U moet wel de inspanning doen. Ideaal met een echte gids, maar naar verluid bieden de audiogidsen eveneens een uitstekend geconstrueerd verhaal.