On l’attendait depuis 5 ans ce musée cher au cœur de tous les Bruxellois qui comme moi y ont passé des heures, soit petits, soit avec leurs enfants, soit ceux qui ont connu les deux, encore mieux. C’est donc avec autant d’impatience que de curiosité et d’appréhension que nous sommes partis à sa découverte. Et alors ? Tout d’abord un nouveau bâtiment ultra moderne et lumineux, sorte de parallélépipède de verre presque aérien construit à droite du bâtiment classé et qui sert d’entrée 

 

Texte & Photomontage Virginie de Borchgrave

On l’attendait depuis 5 ans ce musée cher au cœur de tous les Bruxellois qui comme moi y ont passé des heures, soit petits, soit avec leurs enfants, soit ceux qui ont connu les deux, encore mieux. C’est donc avec autant d’impatience que de curiosité et d’appréhension que nous sommes partis à sa découverte. Et alors ? Tout d’abord un nouveau bâtiment ultra moderne et lumineux, sorte de parallélépipède de verre presque aérien construit à droite du bâtiment classé et qui sert d’entrée (dans l’esprit de la pyramide au Louvre ?) On descend des escaliers et là, un long corridor, espace immaculé de 100m de long où l’on retrouve l’immense pirogue de près de 25m de long et plus de 3 tonnes. Ensuite, nous pénétrons une à une dans les salles admirablement rénovées dont une -que l’on pourrait appeler le musée du Musée- est là telle une mise en abime pour nous rappeler comment c’était avant la rénovation. Rénovation opérée par Stéphane Beel et son équipe avec le bureau Origin. Ailleurs, les belles et anciennes vitrines sont toujours là car elles sont classées. Elles ont été subtilement restaurées en les rehaussant et y incluant un éclairage aussi discret qu’efficace. Soit dit en passant, tout la collection baigne dans une très jolie lumière naturelle et tamisée. Je vais vous épargner la visite passionnante à laquelle j’ai eu droit avec comme cerise sur le gâteau, le spécialiste (ethnologue, anthropologue, architecte ou scénographe) de chaque salle en particulier qui nous attendait pour nous expliquer comment il avait procédé, pourquoi tels objets étaient exposés là, à côté de tels autres, les raisons historiques, ethniques, géographiques, sociales, linguistiques ou tout simplement esthétiques qui avaient procédé au choix. J’y ai passé une grande partie de la journée et malgré cela, j’ai eu l’impression en partant que je n’avais vu qu’une infime partie de tous les trésors que recèle le musée, l’un sinon le plus riche du monde en la matière ! Voilà la face visible de l’iceberg. Magnifique. Une grande réussite.

Mais l’essentiel de la rénovation n’est peut-être pas là, visible à l’oeil nu. Tout le travail du nouveau directeur Guido Gryseels et de ses quelque 240 collaborateurs a été d’étudier et revoir la vision des européens sur l’Afrique, ses multiples peuples et cultures. En un mot, la volonté de passer d’un musée de colonisation à la décolonisation. Essayer de considérer l’Afrique autrement que par les yeux du colonisateur, sinon par ceux du colonisé et toute la démarche que cela implique en filigrane. Et encore, tout le chemin parcouru depuis avec la participation d’artistes contemporains comme la grande sculpture en bois et bronze de Aimé Mpané (Kinshasa, 1968) intitulée « Nouveau Souffle ou le Congo bourgeonnant. » Heureusement qu’on n’a pas eu droit à une rénovation avant, dans les années 80 car cet état d’esprit ne date que d’une vingtaine d’années.

C’est définitivement maintenant qu’il fallait le faire. Rien n’arrive jamais par hasard. Le résultat et le travail sont époustouflants. Je tire mon chapeau au directeur qui n’a pas non plus évité d’aborder le sujet, dans l’air du temps et très sensible, de la restitution des patrimoines usurpés à leur continent respectif. Un nouveau Musée des Beaux-Arts s’ouvrira au printemps au Kinshasa et les discussions sont en cours. Je suis fière de mon pays aujourd’hui qui ne refuse pas ce travail de mémoire indispensable à une reconstruction dans la tête et le cœur de la diaspora africaine. Une diaspora qui a été invitée d’ailleurs à participer à la ‘reconstruction’ culturelle et autres. Et à bas, toutes les polémiques qui pourraient entraver le processus…

 

Pour ses 100 ans, l’AfricaMuseumest devenu sans conteste le plus beau musée belge.

Musée royal de l’Afrique centrale
Leuvensesteenweg 13
3080 Tervuren
+32 2 769 52 11
www.africamuseum.be

Ma-VE 11-17

SA-DI  10-18

12€

 

 

 

Bezoeksverslag van Pierre Kluyskens :

Het zal wel voor iedereen duidelijk zijn dat de renovatie van het museum voor Midden-Afrika een oefening ‘op eieren lopen’ was er er zal zeker nog veel inkt vloeien. Voor bepaalde  criticasters is alleen het bestaan van het museum al een ergernis, ook al hebben ze het nooit gezien.

De opdracht: een Leopold II-museum ter verheerlijking van de kolonisatie omtoveren in een hedendaags ensemble met een totaal nieuwe mentale setting( kritische kijk op het kolonialisme, duurzaam, inclusief…) én met basically dezelfde artefacten, dezelfde zalen en de (geklasseerde) presentatiekasten. De motballen zijn wel weggehaald, maar de vertrouwde olifant, de krokodillen, de neushoorn zonder hoorn… staan er weer. Samen met onder andere de architect Stephane Beel , mensen uit de Congolese diaspora en wetenschappers werden nieuwe ruimtes gebouwd (ontvangst en tunnel naar het Girault gebouw), de toegankelijkheid voor mindervaliden herzien en werd de scenografie volledig herschreven.

En kijk …het werkt ! Van pasief presenteren wordt het een ruimte van ‘vragen stellen’, van een idyllisch landschap zonder mensen wordt het een ‘inclusief’ territorium met aandacht voor het dagdagelijkse, oraliteit en rituelen, van tijdloos en dood is het hedendaags en springlevend.

Voorheen keek ik naar de stukken van buitenuit, nu ben ik er middenin!

Het is dus een volledig nieuw verhaal. Daarenboven zijn drie zalen in de originele staat gelaten: een museum van het museum. Gewoon schitterend.

Ook goed om te weten is het feit dat slechts 1% van de stukken tentoongesteld staan, dat Tervuren wereldwijd vermaarde referentiecollecties heeft voor een hele reeks wetenschappelijke domeinen.

 

Koninklijk Museum voor Midden-Afrika
Leuvensesteenweg 13
3080 Tervuren
+32 2 769 52 11
www.africamuseum.be

DI-VR 11-17

ZA-ZO  10-18

12€