Qui ne connaît pas le fameux bleu outremer d’Yves Klein (1928-1962)? Depuis que l’artiste français a inventé une nouvelle couleur bleue, déposée sous le label IKB (International Klein Blue), elle a non seulement fait le tour du monde mais surtout fait couler beaucoup d’encre ! Pierre Soulages (1919), le plus célèbre peintre français vivant a lui aussi entrepris les démarches pour breveter son outrenoir. Si le premier eut sa période bleue, le second n’a pas encore fini d’explorer les profondeurs de son continent noir. Il faut diYVES KLEIN. Le Théâtre du Vide

Texte & Photomontage Virginie de Borchgrave

IMG_6884Qui ne connaît pas le fameux bleu outremer d’Yves Klein (1928-1962)? Depuis que l’artiste français a inventé une nouvelle couleur bleue, déposée sous le label IKB (International Klein Blue), elle a non seulement fait le tour du monde mais surtout fait couler beaucoup d’encre ! Pierre Soulages (1919), le plus célèbre peintre français vivant a lui aussi entrepris les démarches pour breveter son outrenoir. Si le premier eut sa période bleue, le second n’a pas encore fini d’explorer les profondeurs de son continent noir. Il faut dire que la vie ne leur a pas vraiment laissé le même laps de temps pour approfondir leur travail… Dans les années 80-90, il y eut une inévitable veine commerciale où l’on trouvait sur le marché tables, sculptures, globes terrestres revêtus de ce IKB qui, personnellement, m’a un peu fatiguée. Et puis, il y eut les remarquables expositions au Centre Georges Pompidou en 2006 (« Yves Klein. Corps, couleur, immatériel ») et en 2009 (« Vides ») où l’on voyait e.a. le film réalisé à l’occasion des « Anthropométries »* (souvent comparées à l’Action painting de Jackson Pollock) dans une galerie parisienne où le maître en costume dictait à des femmes nues, enduites de couleur bleue, les instructions pour peindre avec leur corps à même la toile, telles des pinceaux vivants. (Il est aussi présenté ici). Deux expositions qui, à mes yeux, ont redonné à l’artiste aussi expérimental que génial, ses lettres de noblesse. En partant du principe qu’une peinture monochrome est -pour reprendre ses mots- une ‘présence vivante’, Yves Klein n’a eu de cesse d’explorer le medium, de se dépasser, de prendre des risques jusqu’à peindre au chalumeau en ayant, au préalable, enduit la toile d’un acide. Je ne vous cache pas que le film où tandis qu’il œuvre à ces toiles inédites, avec à ses côtés, un pompier muni d’un tuyau au minuscule jet prête à sourire sur le caractère de la performance… S’il est presque toujours associé à ce bleu profond, il ne faut pas oublier qu’il a aussi écrit des pièces de théâtre, une symphonie (« Monoton ») et s’est encore intéressé à l’architecture et l’urbanisme.

Considéré à juste titre comme l’un des artistes les plus importants de l’avant-garde picturale d’après-guerre, chantre du Nouveau Réalisme, Klein qui proclame que « le bleu n’a pas de dimension, il est hors dimension » a tout pour séduire, à commencer par son éternelle jeunesse qui est le privilège de ceux qui partent (beaucoup) trop tôt…

Notons que les organisateurs ont eu la brillante idée d’associer l’événement à des performances de danse avec des artistes belges et internationaux comme Alexandra Pirici & Manuel Pelmus (19-20 & 21/04), Marin Gaye Chetwynd (23/04), Ian Whittlesea (22/06), Jan Fabre (13/07), Miet Warlop (17/08) pour en pointer quelques-uns. Belle façon de prolonger l’esprit Klein. Programme complet sur le site.

*Terme inventé par le critique d’art Pierre Restany

 

Jusqu’au 20 août 2017

Bozar – Palais des Beaux-Arts

23, Rue Ravenstein

B-1000 Bruxelles

Tél. +32 2 507 82 00

Entrée : 16 EUR

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h. Fermé le lundi.

www.bozar.be