Hangar confirme sa place prépondérante dans la photographie en Belgique avec trois expositions absolument incontournables ! Je vous conseille de lire les textes complets d’Hangar, mais en voici les grandes lignes :
- D’abord, le travail étonnant de Charlotte Abramow. C’est un pas de deux poétique et très intime entre la jeune photographe et son père, face à la maladie qui va l’emporter. Parfois émouvant à la limite du supportable, ce duo transforme ce voyage terminal en une fable merveilleuse.
- Nick Brandt est dans un tout autre registre. Ses images, qui traitent du monde à venir, sont à voir absolument. En tant que photographe, j’ai été ébahi ! Une petite salle montre d’ailleurs le making-of, prouvant que l’on n’est pas du tout dans des images générées par l’intelligence artificielle.
- Enfin, Maryam Firuzi aborde le thème de la femme en Iran. Ses photos, souvent rehaussées de broderie, offrent un festin de couleurs en plus d’un contenu fort.
Hangar écrit :
Charlotte Abramow (BE, 1993)
Entre récit documentaire et conte surréaliste, cette narration visuelle et poétique résonne comme un hommage intemporel de la photographe belge Charlotte Abramow à son père, Maurice. Pour la première fois, cette œuvre intime prend la forme d’une exposition immersive, présentée au Hangar.
Maurice est le tout premier modèle que Charlotte a photographié en studio. À 17 ans, elle pressentait déjà que la photographie guiderait sa vie, sans imaginer que son père deviendrait plus tard le cœur de son premier livre. Publié en 2018 grâce au soutien de 777 contributeurs, MAURICE, Tristesse et rigolade a vu le jour après le décès de Maurice, qui ne verra jamais sa sortie.
Sept ans plus tard, Charlotte Abramow reprend ce projet avec une force renouvelée. A travers cette exposition, elle ravive la mémoire d’un homme hors du commun : un médecin, un professeur, un enfant juif caché pendant la guerre, mais surtout un père plein de tendresse, d’esprit et d’imagination. A partir des archives familiales, l’exposition raconte une histoire profondément humaine, entre humour et émotion.
Peut-on dire que la vie de Maurice s’est terminée en beauté ? Si l’amour est la mesure, alors certainement, oui. Face à la maladie et aux séquelles d’un coma post-anoxique, Charlotte a transformé l’épreuve en création. Ensemble, père et fille ont inventé un nouveau langage : gestes, regards, complicité silencieuse… Le regard de Maurice, capté par le photographe, devient à la fois miroir et messager. Il est la muse, elle l’artiste. Ensemble, ils ont tissé un récit intime, enchanteur et lumineux.
MAURICE, Tristesse et rigolade , c’est l’histoire d’un lien indéfectible, d’un amour qui refuse de s’éteindre. Une histoire de transmission, de révélation artistique. Maurice savait-il que dans ces instants suspendus, entre rires et larmes, sa fille faisait ses premiers pas d’artiste ? Et qu’en s’offrant à son objectif, il lui transmettait un trésor, celui de la découverte de soi, de la création, de la construction d’une œuvre profondément personnelle.
– Delphine Dumont, directrice du Hangar
Nick Brandt (ROYAUME-UNI, 1964),
The Day May Break (2020-2024) est la dernière série photographique du photographe britannique Nick Brandt. Composée de quatre chapitres répartis sur quatre continents – chacun donnant lieu à un livre dédié – cette œuvre monumentale explore l’impact dévastateur de la destruction de l’environnement sur les vies humaines et non humaines. Créée à un moment charnière marqué par l’escalade des crises écologiques et sociales, la série répond à l’urgence d’un monde en transformation.
À travers des portraits de personnes déplacées ou menacées par des catastrophes climatiques et d’animaux sauvés incapables de retourner à l’état sauvage, Nick Brandt poursuit son profond engagement en faveur de la justice écologique et sociale en mettant l’accent sur les liens de plus en plus visibles qui les unissent dans une vulnérabilité partagée.
Nick Brandt crée des tableaux puissants qui brouillent la frontière entre allégorie et documentaire. Dans les deux premiers chapitres, ses sujets sont enveloppés de brume, ce qui renforce une atmosphère suspendue, presque surréaliste, comme si la fin d’un monde et l’aube d’un autre se rencontraient dans l’instant fragile de la photographie.
Marquées par le silence et l’émotion, ses photographies mêlent beauté et désolation, évoquant à la fois la tendresse et la perte. Elles transcendent les frontières géographiques et culturelles pour nous rappeler que la crise climatique est une réalité universelle : qu’ils vivent au Zimbabwe, en Bolivie, dans les îles Fidji ou en Jordanie, les visages de cette série incarnent tous la même lutte, la même dignité. Ils font tous partie des nombreux pays qui sont les moins responsables du dérèglement climatique. Leurs émissions globales de carbone sont et ont été minimes par rapport à celles des pays industrialisés. Pourtant, comme tant d’autres pays pauvres dans le monde, ils sont touchés de manière disproportionnée par les effets de ce phénomène. L’ironie du sort veut que de nombreux habitants de ces pays soient les plus vulnérables aux conséquences désastreuses des pratiques du monde industriel.
En parcourant ces images, nous sommes invités à ralentir, à ressentir, à réfléchir. Il ne s’agit pas simplement d’assister au déroulement d’une tragédie, mais de s’interroger sur le rôle que nous choisissons de jouer : serons-nous des observateurs passifs de l’effondrement ou des participants actifs du renouveau ?
The Day May Break nous rappelle avec force que l’aube du changement dépend des choix que l’humanité fait aujourd’hui.
“Le jour peut se lever… et le monde peut se briser.
Maryam Firuzi (IR, 1986)
Pendant des années, Maryam Firuzi s’est intéressée aux femmes des villes, alors que les racines profondes de son pays d’origine n’existaient pour elle que dans les livres et les récits – jusqu’à ce qu’elle entreprenne ses voyages. En parcourant 60 000 km à travers les montagnes et les déserts de sel, ainsi que dans les forêts denses, elle a senti le pouls vivant de leur civilisation vieille de 7 000 ans.
Dans toutes ces séries, elle a pu constater le lien étroit qui unit les femmes iraniennes à la création. À travers Scattered Memories of a Distorted Future, des artistes-peintres ont redonné vie à des lieux oubliés qu’elle a découverts et les ont habités avec leurs œuvres. In the Shadow of the Silent Women s’intéresse aux communautés de femmes qui veillent sur l’héritage culturel et artistique de leur civilisation, le protégeant et le transmettant. Dans la série Women in Mirrors, des femmes baloutches ont “cousu” leur présence dans des paysages qui les avaient rendues invisibles, transformant l’effacement en existence grâce à la broderie.
Porté par de nombreuses femmes que Maryam Firuzi a connues tout au long de sa vie, le nom “Iran” signifie “le pays du peuple libre”. Ayant grandi dans la poésie et la mythologie persanes, Maryam Firuzi a toujours imaginé l’Iran comme “une femme chevauchant un cheval, ses longs cheveux flottant au vent tandis qu’elle répandait la beauté et la liberté sur la terre comme des graines”. Aujourd’hui, elle réalise à quel point cette vision d’enfance a façonné sa vision artistique.
Me-Di : 12.00-18.00
18 Place du Châtelain
1050 Bruxelles,
tel. 32 (0)2 538 00 85
contact@hangar.art
Hangar bevestigt zijn toonaangevende positie in de Belgische fotografie met drie absoluut onmisbare tentoonstellingen! Ik raad u aan de volledige teksten van Hangar te lezen, maar hier is alvast een kort overzicht:
- Allereerst het verbazingwekkende werk van Charlotte Abramow. Het is een poëtische en zeer intieme pas de deux tussen de jonge fotografe en haar vader, geconfronteerd met ziekte. Soms tot de grens van het draaglijke ontroerend, verandert dit duo deze terminale reis in een wonderlijke fabel.
- Nick Brandt bevindt zich in een heel ander register. Zijn beelden, die over de toekomstige wereld gaan, moet u echt zien om te kunnen geloven. Als fotograaf stond ik versteld van wat ik zag! Een kleine zaal toont trouwens de making-of, wat bewijst dat we helemaal niet te maken hebben met beelden die zijn gegenereerd door artificiële intelligentie.
- Tot slot behandelt Maryam Firuzi het thema van de vrouw in Iran. Haar foto’s, vaak verfraaid met borduurwerk, bieden een kleurenfestijn naast de sterke inhoud.
Hangar schrijft :
Charlotte Abramow (BE, 1993)
Dit visuele en poëtische verhaal houdt het midden tussen een documentaire en een surrealistische vertelling en is een tijdloos eerbetoon van de Belgische fotografe Charlotte Abramow aan haar vader, Maurice. Voor het eerst neemt dit intieme werk de vorm aan van een meeslepende tentoonstelling, gepresenteerd in Hangar.
Maurice was het allereerste model dat Charlotte in een studio fotografeerde. Toen ze 17 was, voelde ze al dat fotografie haar leven zou leiden, zonder te vermoeden dat haar vader later het hart van haar eerste boek zou worden. Gepubliceerd in 2018 dankzij de steun van 777 medewerkers, kwam MAURICE, Tristesse et rigolade tot leven na de dood van Maurice, die de publicatie nooit zou meemaken.
Zeven jaar later herneemt Charlotte Abramow dit project met hernieuwde kracht. Met deze tentoonstelling laat ze de herinnering aan een buitengewone man herleven: een dokter, een leraar, een Joods kind dat tijdens de oorlog verborgen werd gehouden, maar bovenal een vader vol tederheid, humor en verbeelding. Op basis van familiearchieven ontvouwt de tentoonstelling een diep menselijk verhaal, met een balans tussen humor en emotie.
Kunnen we zeggen dat het leven van Maurice eindigde met een hoge noot? Als liefde de maatstaf is, dan zeker wel. Geconfronteerd met ziekte en de nasleep van een post-anoxische coma, veranderde Charlotte ontberingen in creatie. Samen vonden vader en dochter een nieuwe taal uit – gebaren, blikken, stille medeplichtigheid… De blik van Maurice, vastgelegd door de fotograaf, wordt zowel spiegel als boodschapper. Hij is de muze, zij de artiest. Samen weefden ze een intiem, betoverend, lichtgevend verhaal.
MAURICE, Tristesse et rigolade is het verhaal van een onbreekbare band, van een liefde die weigert te vervagen. Een verhaal van overdracht, van artistieke openbaring. Wist Maurice dat in die zwevende momenten, tussen lachen en tranen, zijn dochter haar eerste stappen als kunstenaar zette? En dat hij, door zichzelf aan haar lens aan te bieden, een schat doorgaf – het geschenk van zelfontdekking, van creatie en van het opbouwen van een diep persoonlijk werk.
– Delphine Dumont, directeur van Hangar
Nick Brandt (UK, 1964),
The Day May Break (2020-2024) is de nieuwste fotoserie van de Britse fotograaf Nick Brandt. Deze monumentale serie bestaat uit vier hoofdstukken verspreid over vier continenten – elk hoofdstuk resulteert in een eigen boek – en verkent de verwoestende impact van de vernietiging van het milieu op zowel menselijke als niet-menselijke levens. De serie is gemaakt op een cruciaal moment, gekenmerkt door escalerende ecologische en sociale crises, en speelt in op de urgentie van een wereld in transformatie.
Door middel van portretten van mensen die ontheemd of bedreigd zijn door klimaatrampen en geredde dieren die niet kunnen terugkeren naar de natuur, zet Nick Brandt zijn diepe betrokkenheid bij ecologische en sociale rechtvaardigheid voort door de nadruk te leggen op de steeds zichtbaarder banden die hen verenigen in gedeelde kwetsbaarheid.
Nick Brandt creëert krachtige taferelen die de grens tussen allegorie en documentaire doen vervagen. In de eerste twee hoofdstukken zijn zijn onderwerpen gehuld in mist, wat een zweverige, bijna surrealistische sfeer versterkt, alsof het einde van de ene wereld en de dageraad van een andere elkaar ontmoeten in het fragiele moment van de foto.
Haar foto’s worden gekenmerkt door stilte en emotie en vermengen schoonheid en verlatenheid, en roepen zowel tederheid als verlies op. Ze overstijgen geografische en culturele grenzen om ons eraan te herinneren dat de klimaatcrisis een universele realiteit is: of ze nu in Zimbabwe, Bolivia, de Fiji-eilanden of Jordanië wonen, de gezichten in deze serie belichamen allemaal dezelfde strijd, dezelfde waardigheid. Ze behoren allemaal tot de vele landen die het minst verantwoordelijk zijn voor de klimaatafbraak. Hun wereldwijde koolstofuitstoot is klein vergeleken met die van industriële landen. Toch worden ze, net als zoveel andere armere landen in de wereld, onevenredig zwaar getroffen door de gevolgen. De grimmige ironie is dat veel mensen in deze landen het meest kwetsbaar zijn voor de rampzalige gevolgen van de manieren van de industriële wereld.
Terwijl we door deze beelden lopen, worden we uitgenodigd om te vertragen, te voelen en na te denken. Het gaat er niet alleen om dat we getuige zijn van een tragedie die zich ontvouwt, maar ook dat we ons afvragen welke rol we kiezen te spelen: zullen we passieve toeschouwers van de ineenstorting zijn, of actieve deelnemers aan vernieuwing?
The Day May Break herinnert ons er op krachtige wijze aan dat de dageraad van verandering afhangt van de keuzes die de mensheid vandaag maakt.
“De dag kan breken… en de wereld kan versplinteren.
Of misschien… breekt de dag aan… en komt er toch nog een soort dageraad. De keuze van de mensheid. Onze keuze.”
Jarenlang richtte Maryam Firuzi haar lens op stedelijke vrouwen, terwijl de diepere wortels van haar thuisland voor haar alleen bestonden in boeken en verhalen – totdat ze aan haar reizen begon. Ze reisde 60.000 km door bergen en zoutwoestijnen, en ook door dichte bossen, en voelde de levende polsslag van hun 7.000 jaar oude beschaving.
Wat ze in al deze series ervoer was de nauwe band van Iraanse vrouwen met creatie. Met Scattered Memories of a Distorted Future bliezen schilderkunstenaars vergeten plaatsen die ze ontdekte nieuw leven in en bewoonden ze die met hun werk. In the Shadow of the Silent Women richt zich op gemeenschappen van vrouwen die waken over het culturele en artistieke erfgoed van hun beschaving, het beschermen en doorgeven. En in de serie Women in Mirrors“naaiden” Baluchi-vrouwen hun aanwezigheid in landschappen die hen onzichtbaar hadden gemaakt.
Gedragen door vele vrouwen die Maryam Firuzi haar hele leven heeft gekend, betekent de naam “Iran” “het land van de vrije mensen”. Opgroeiend in en gevoed door Perzische poëzie en mythologie, stelde Maryam Firuzi zich Iran altijd voor als “een vrouw te paard, haar lange haren wapperend in de wind terwijl ze schoonheid en vrijheid als zaden over het land verspreidde.” Nu realiseert ze zich hoe diep deze jeugdvisie haar artistieke visie heeft gevormd.
Woensdag tot zondag / 12.00 tot 18.00
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