John Singer Sargent. « Éblouir Paris » ❤️❤️

L’enfant prodige John Singer Sargent, né en 1856 à Florence en Italie de parents américains s’est frotté très jeune à l’une des époques les plus riches et créatives de la vie culturelle parisienne, à savoir à la fin XIXe s. où la ville était réputée pour ses ateliers privés et sa prestigieuse École des Beaux-Arts qu’il intégrera plus tard. 

Enfant prodige, le petit John parlait 4 langues, excellait au piano, dessinait et peignait très bien dès son plus jeune âge, e.a. dans les nombreux voyages à travers l’Europe qu’il faisait avec sa famille avant qu’ils ne se fixent à Paris.  
Pris rapidement sous son aile par le peintre réaliste Carolus-Duran, portraitiste renommé, stupéfait par la qualité de ses dessins et esquisses, Sargent connut une ascension fulgurante. 

Après s’être établi à Londres, il tomba pratiquement dans l’oubli de ce côté-ci de l’Atlantique jusqu’en 2007 où le Petit Palais lui consacra une remarquable exposition. 

Près de deux décennies plus tard, voilà sa période parisienne remise à l’honneur au Musée d’Orsay où le portait de Madame X alias Virginie Gautreau, femme du banquier parisien Pierre Gautreau, non seulement considérée comme très belle mais encore représentative de la « bonne société » de l’époque (1884), une toile qu’il a vendue au Metropolitan Museum of Art de New York en 1916  a même fait le déplacement pour la 1re fois. 

Sargent qui était parfaitement conscient de son génie écrivait en 1915 : « Je suppose que c’est la meilleure chose que j’ai faite. » La toile est devenue aussi célèbre outre-Atlantique que la Joconde.  

Jusqu’au 11 janvier 2026 

Texte & Photos Virginie de Borchgrave 
www.musee-orsay.fr

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“Minimal” ❤️❤️❤️❤️



La rénovation de la Bourse de Commerce par l’architecte Tadao Ando se prête particulièrement bien au dialogue sur le mode “ Minimal” des œuvres des artistes de la collection Pinault avec celles de ceux invités à illustrer ce courant artistique qui, dans les années 60-70 a redéfini l’œuvre d’art. 

S’opposant à l’évolution tant politique que sociale et technologique de la société, ils privilégièrent un lien direct avec l’environnement, les formes simples et épurées et les matériaux du quotidien. Décrochant les peintures des murs et descendant les sculptures de leur socle, ils ont ‘forcé’ le visiteur à considérer l’art autrement et surtout, à entrer en relation avec lui. 

Sept sections – Lumière, Mono-ha, Équilibre, Surface, Grille, Monochrome et Matérialisme – nous emmènent dans un voyage aussi sobre que ludique à travers ce courant caractérisé dans les grandes lignes par une simplicité radicale, l’utilisation de formes géométriques de base (carrés, lignes, cercles), une palette de couleurs restreinte souvent neutre (noir, blanc, gris ou couleurs primaires), le rôle de l’artiste réduit à son strict minimum et une interaction de l’œuvre avec l’espace c’est-à-dire une œuvre qui n’est plus isolée mais en relation avec l’espace environnant, invitant le spectateur à une expérience physique et immersive. Bref, une œuvre qui n’a pas de sens caché ou de messages à transmettre, étant ce qu’elle est à savoir juste une expérience physique et immersive.   

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Georges de la Tour ❤️❤️



Les expositions au musée Jacquemart-André sont à chaque fois l’occasion de redécouvrir l’histoire de cette demeure magnifique, sise boulevard Haussmann. 

Le peintre lorrain Georges de la Tour est connu pour ses portraits à la lumière d’une simple chandelle qui donne aux gestes les plus simples une dimension émotionnelle, voire spirituelle qui font toute la singularité de son style. Un style qui l’inscrit dans le courant du caravagisme européen « dont le clair-obscur dramatique et le réalisme brut se diffusent dans toute l’Europe dès les années 1610 » que 

la Tour assimile librement tout en l’épurant. 

L’artiste aime représenter des saints hommes mais attentif non seulement à la vie quotidienne mais encore à la condition sociale de sa terre natale, il représente aussi des figures marginales – musiciens, mendiants, aveugles, vieillards –  aux vêtements usés à qui, son style particulier, sans jugement ni sentimentalisme confère une dignité silencieuse, impressionnante. Son tableau le plus connu est certainement « Le Nouveau-né » (v. 1647-1648) conservé au Musée des Beaux-Arts de Rennes et présent ici pour notre plus grand bonheur.  

Si vous ne connaissez pas le peintre à la bougie, n’hésitez pas à le découvrir et, par la même occasion, parcourir ce grandiose hôtel de maître dont l’histoire est racontée joyeusement au rez-de-chaussée, dans un petit film réalisé par Stéphane Bern. 

Georges de la Tour a construit humblement « une œuvre qui se distingue par une interprétation tout à fait personnelle de la lumière artificielle et une stylisation des formes aux accents presque modernes. » 

Texte & Photos Virginie de Borchgrave

Jusqu’au 26 janvier 2026

www.musee-jacquemart-andre.com

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Meriem Bennani “Sole crushing” ❤️❤️❤️



Voilà sans doute l’exposition la plus insolite de la saison parisienne ! 200 tongs et claquettes qui forment un orchestre monumental dans le bâtiment de la fondation qui résonne, pendant plus de 3 mois, comme une vaste caisse de résonance. Toutes ces chaussures frappent différents supports avec leur semelle, créant ainsi un ensemble de percussions. 

Si la forme est réellement surprenante et amusante, c’est le fond qui a attiré notre attention car ces tongs représentent les individus d’une foule en mouvement, dans une manifestation, un stade ou une ‘dakka marrakchia’ (cérémonie traditionnelle marocaine.) 

En effet, derrière cette installation unique en son genre, Meriem Bennani s’intéresse au vivre ensemble et à la place de l’individu dans la société. 

Bref, un claquement de tong qui n’est pas seulement divertissant mais aussi rassembleur : une seule et même pulsation unit le groupe, tout en produisant une force qui transcende l’individu. 

À voir en priorité.  

Texte & Photos/ Vidéos 
Virginie de Borchgrave 

Jusqu’à 8 février 2026 

www.lafayetteanticipations.com