« GET UP, STAND UP. Changing the world with posters 1968 – 1973 »****

Texte & Photo-montage Virginie de Borchgrave

Le premier mot qui nous vient à l’esprit en découvrant la nouvelle expo du MiMa est qu’elle est d’une actualité incroyable ! Impossible de ne pas penser aux pays en révolution/souffrance sociale et politique aujourd’hui comme l’Arménie, le Nicaragua, l’Iran, etc. en regardant toutes ses affiches aussi colorées et graphiques que percutantes. Une exposition qui enseigne la désobéissance civile ! C’est suffisamment rare pour le souligner. Même si beaucoup de choses ont changé et évolué depuis les années 60, il est troublant de constater que les problèmes, eux n’ont pas vraiment changé : paix, droit des minorités, féminisme, travail, écologie, etc.

Dans une mise en scène magnifique orchestrée par la belle et passionnante historienne de l’art Sandrine Alouf, le commissaire Michaël Lellouche a choisi d’explorer l’univers graphique des affiches crées par les mouvements contestataires des années 1968-1973. A travers 400 affiches et objets en provenance de 30 pays et 5 continents avec, à l’étage, l’installation ‘historique’ créée en 1969 par Julio Le Parc intitulée « Frappez les gradés » où des figures de journaliste, d’écrivain, d’artiste, d’intellectuel, d’idole, etc. sont là en suspension pour nous rappeler le rôle essentiel qu’ils ont toujours joué dans la société, à savoir celui de garde-fou pour ne pas nous faire oublier combien une prise de conscience, une distance, un regard critique, du recul et de la réflexion par rapport à ce qu’on nous met devant les yeux est vital.

L’exposition couvre la période 1968-1973 : six années à l’intense agitation tant politique que sociale non seulement en France (mai 68,) en Espagne, au Portugal (dictature de Salazar) mais encore aux Etats-Unis (guerre du Vietnam), au Mexique, au Chili (Salvador Allende) et la liste est longue…

Aspiration (presque) planétaire à la liberté, à la libération des femmes, à la justice, à la préservation de notre terre, prise de conscience qui passe par la 1rephoto de la terre vue du ciel. A travers des slogans comme le désormais célébrissime « Make love not war » ou « Sois jeune et tais-toi », « Pense pas. Roule », « Power to the people », « Black Power », etc. étudiants, graphistes et artistes expriment leurs pensées au moyen d’un langage visuel simple, concis, d’une force inédite. Slogans provocateurs mis en image et diffusés par milliers grâce à une technique nouvelle et extrêmement rapide pour l’époque, la sérigraphie.

Un style révolutionnaire empreint d’audace, d’humour et souvent de violence qui choquera les esprits et laissera des traces indélébiles. Une manière visuelle et originale de faire le tour du monde de la politique et de ses ‘soubresauts’ populaires.

Une exposition au propos indispensable et incontournable qui devrait être obligatoire car elle peut être formatrice pour les jeunes (et les moins jeunes aussi). Vous avez tout l’été pour la voir mais courez-y car elle est si riche et il y a tant à voir que vous aurez envie d’y retourner. Emmenez-y surtout vos enfants et leurs amis.

Notez que le 27 mai, l’archiviste, auteur et spécialiste américain de l’histoire graphique des mouvements sociaux et politiques américains, Lincoln Cushing y fera une conférence (slideshow)

 

Jusqu’au 30 septembre 2018

 

39-41, Quai du Hainaut

B-1080 Bruxelles

Tél. : +32 472 61 03 51

Ouvert du mercredi au dimanche de 10h à 18h. Fermé les lundi & mardi et tout le mois de janvier. Nocturne le premier jeudi du mois jusqu’à 22h. Restaurant du mercredi au dimanche de 10h à 18h30’

Entrée : 9,5 EUR plein / 7,50 EUR réduit / 5 EUR étudiants / gratuit moins de 12 ans

http://www.mimamuseum.eu/