PHOTO BRUSSELS FESTIVAL***

Texte & Photo montage Virginie de Borchgrave

Dans la foulée de Paris Photo au Grand Palais la semaine dernière, nous voilà, avec à peine le temps de reprendre notre souffle, plongés dans le Photo Brussels Festival au Hangar, un centre d’art logé au cœur de notre petite ville multiculturelle.

L’endroit est idéal pour illustrer le thème de cette 3eédition qui pose la question de savoir si la ville (avec un grand V ?) est un concept qui peut encore faire rêver au XXIe siècle. Dix-sept photographes répartis sur les trois étages de ce magnifique espace explorent chacun avec leur sensibilité, digitale ou non, travaillée ou non, spontanée ou non, en grand, moyen ou petit format, la ville sous toutes ses faces, dans toutes ses dimensions humaine, sociale ou architecturale, dans toute sa complexité.

Venus des quatre coins du monde, les élus, sélectionnés, e.a. par Hervé Charles, le directeur du département photo de La Cambre, pour ne citer que lui, retiennent ou non notre attention. Aucun jugement. Juste des affinités. Si on en connaissait déjà certains tels le Français Jean-François Rauzier (1952), le Chinois Yang Yongliang (1980) ou notre compatriote Paul D’Haese (1958) et sa cohérente série « Belgopolis » réalisée entre 2013 et 2016, on découvre l’Israélien Natan Dvir (1972) et ses stations de métro, un artiste qui a principalement exposé dans son pays et aux Etats-Unis. Citons encore le jeune Belge Benjamin Baltus (1992) qui traduit l’architecture contemporaine en un langage imagé où se mêlent humanité, grandeur, fascination voire la peur face à des bâtiments qui nous dépassent.

Quant à l’Amérique latine, chère à notre cœur, elle est bien représentée par deux femmes (et un homme !) : l’une, Claudia Jaguaribe (1955) brésilienne –carioca-nous transporte dans sa mythique ville natale avec un point de vue plongeant et impressionnant sur les favelas et l’autre, Ximena Echague (1966) argentine vivant entre New York et Bruxelles, nous livre son regard aigu de street photographerà travers un tag percutant : « Aimez-vous les uns les autres ! Bordel de merde. »

Entre imagination débridée, rêve, fiction, construction versus déconstruction, poésie et réalité, le PBF est une pertinente interrogation sur l’urbanité, ici dans une ville dont, rappelons-le, le terme bruxellisationtire son origine…

On salue l’initiative dans la capitale de l’Europe où l’attention portée au médium photographique est encore assez pauvre. On s’associe à tous les partenaires -galeries, centres culturels, etc.- qui la soutiennent. Enfin, on feuillette le catalogue bien conçu.

 

Jusqu’au 20 décembre 2018

Hangar

Art center gallery

18, Place du Châtelain

B-1050 Bruxelles

www.photobrusselsfestival.com

www.hangar.art