De biënnale van de schilderkunst – Deurle,Machelen,Deinze –> 29/9

La biennale de peinture se déroule jusqu’à fin septembre dans trois musées de la région de la Lys (Raveel, Dhondt Dhaenens, Deurle) et le thème ‘paysages’ s’inscrit parfaitement dans ce cadre. A une époque de changements presque apocalyptiques au niveau de notre environnement, je m’attendais à ce que les jeunes artistes produisent des œuvres polarisantes, critiques, audacieuses et radicales. Ce n’était donc pas le cas : beaucoup d’œuvres ennuyeuses, gentilles, souvent esthétisantes et insignifiantes. Pour être honnête, j’ai été plus attiré par la découverte de peintures inconnues de Sadeleer, Permeke, Van den Abeele etc. ou par la redécouverte des premières œuvres de Raveel qui annonçait le Pop’art à la fin des années 1940.

Bien sûr, il y a eu des découvertes intéressantes comme Saar de Buysere, Carole Van der Linde, Marie Cloquet, Titus Vermeersch, Stijn Cole …ou des incontournables comme Francis Alys, ce qui rend la visite (à vélo ou en voiture) intéressante. Sur le domaine de Dhondt Dhaenens il y également l’installation de Op de Beeck pour la bibliothèque de Jan Hoet: à ne pas manquer, ne fut ce que pour la vue inoubliable sur la Lys.

J’ai grandi avec le paradigme selon lequel une bonne œuvre aujourd’hui ” doit être ouverte à l’interprétation personnelle ” et doit vous faire avancer dans vos réflexions sur des thèmes comme l’environnement, la politique, votre ” moi intérieur ” ou les codes de l’image an sich(= toute la période du modernisme).

Par coïncidence je suis tombé sur l’excellent petit journal ‘De Witte Raaf ‘corbeau blanc’ (gratuit dans tous les centres d’art au nord du pays) et me suis mis à lire attentivement l’éditorial de Christophe van Gerrewey. Lui aussi voit ce changement : il commence par la citation de Paul Valéry : ” Œuvre = transformer quelque chose en vue de transformer quelqu’un ” et cite ensuite Diedrich Diederichsen sur la Documenta 14 et la dernière biennale de Venise : ‘gone are the days when art was free to be reckless, unfriendly, antisocial, aloof, aggressive, critical, intellectual, overblown – in a word , interesting.’Fini le temps où l’art était libre d’être audacieux, inamical, antisocial, agressif, critique, intellectuel, exagéré – en un mot, intéressant ”

Pourquoi cette évolution ?  Il y a, bien sûr, un glissement vers une société plus conservatrice avec une aversion pour l’art contemporain considéré ‘intellectuel de gauche’. Un discours du style “tout le monde devrait avoir le droit de comprendre l’art contemporain (qui de plus est subventionné par moi=contribuable)”.  Même lorsque l’art aujourd’hui prend un point de vue critique, c’est plus dans un style ‘ coup de poing dans la figure ‘ qu’un travail avec beaucoup de subtilité ou de métaphores. Ajoutez à cela un zeste d’action-réaction hégélienne avec un art contemporain devenu mondial depuis les années 1990 et où les musées et les galeries inondent les salles avec des artistes de tous les coins de la planète. A première vue, c’est bien sûr un enrichissement, mais le problème commence lorsque les visiteurs se trouvent confrontés à ces artistes avec leurs origines ethniques propres, leurs problèmes sociaux spécifiques, leurs propres mythologies et leur propre culture visuelle…et ne comprennent rien car pratiquement personne n’est capable de maîtriser tous les codes de la Papouasie aux Inuits. Une couche supplémentaire à l’accessibilité déjà si difficile de l’art contemporain.

Le Pop’art était la dernière période d’un ‘art démocratique’: What You See is What You get :il n’y a rien à chercher de plus que ce que vous avez en face de vos yeux et surtout pas de fioritures intellectuelles. Nous sommes peut-être face à un intermezzo similaire. ‘Intermezzo’ parce que cela n’a pas pris longtemps avant que la réaction hégélienne se mette en route avec une ré-intellectualisation du discours artistique : art conceptuel, minimalisme, postmodernisme, etc.

Paul Cézanne a dit : ‘L’art ne s’adresse qu’à un nombre excessivement restreint d’individus’: à ruminer…

La communication officiële

2018 marquera la sixième édition de la Biennale de la Peinture. Les trois musées régionaux du Pays de la Lys, une région touristique à cheval sur les provinces de Flandre orientale et occidentale, scellent une nouvelle collaboration pour réunir, une fois de plus, des tableaux des 150 dernières années. Cette édition sera axée sur le paysage, un genre certes empreint d’une longue histoire, mais qui constitue, aujourd’hui encore, un sujet poignant pour de nombreux artistes contemporains, notamment dans les domaines de l’écologie, de la politique ou de la mondialisation.

Des peintres paysagistes du XIXe aux créations contemporaines, en passant par les expressionnistes flamands et la Nieuwe Visie (nouvelle vision) : l’art, la modernité et le Pays de la Lys sont des concepts indissociables depuis plus d’un siècle et demi. Les paysages de Constant Permeke et Valerius De Saedeleer, deux artistes de la collection privée du MDD, servent de point de départ pour jeter un pont avec le présent. En plus de la peinture, le paysage filmé sera présent à travers d’un certain nombre de films contemporains sélectionnés par le conservateur Cis Bierinckx.

A l’occasion de cette exposition et du 50ème anniversaire du MDD, l’immense sculpture fenêtre Fenster d’Isa Genzken ornera le jardin du musée.

Pratiquement:

Ouvert du mardi au dimanche (fermé le lundi)
– Musée Dhondt-Dhaenens: 10 h – 17 h
– Musée Roger Raveel: 11 h – 17 h
– Musée de Deinze et du Pays de la Lys: 11 h – 17 h

12 € , y compris un excellent catalogue