David LaChapelle. « After the deluge »

Texte & Photos Virginie de Borchgrave

IMG_0252 Nous voilà face à « l’une des plus vastes et des plus importantes rétrospectives consacrées au photographe et réalisateur américain. » Une exposition qui suit de près son activité artistique depuis les années 1990 : des portraits des stars de Hollywood à ses œuvres plus personnelles où enjeux écologiques et éthiques prennent le pas.
Tout est parfait -de la présentation aux textes explicatifs en passant par la lumière qui éclaire ces grands formats à la technique impeccable-, s’il ne manquait l’essentiel… Une âme. Tout est vide et triste à l’image du portrait de Paris Hilton. On a beau nous expliquer la place centrale qu’occupe l’homme dans son œuvre, le tournant radical qu’elle prit en 2006, après un voyage en Italie où il découvre la Chapelle Sixtine, les références au paradis terrestre de Gauguin, etc. Aucune émotion ne surgit.

IMG_0305On apprend que le choc avec le chef-d’œuvre de Michel-Ange fut tel qu’il se retira après sur une île déserte au milieu du Pacifique. Il peint alors « The Deluge », la toile de 7 m de long qui nous accueille au début de l’exposition, et puis subitement, les corps, la chair -nerf de la guerre de DLC- disparaît de ses photos pour laisser toute la place à l’écologie. Rassurez-vous, ils reviendront ! Entre autres dans sa série « Paradise.»

Quant aux mystérieuses « Gas Stations » et aux impressionnants « Land Scapes », ils achèvent de nous convaincre que respectivement, créer une ambiance particulière au milieu de la végétation tropicale ou opérer un immense travail de reconstitution avec toute une équipe, au moyen de maquettes composées d’objets de récupération ne suffisent pas à faire une œuvre.

Face aux photos de DLC, on évoque les thèmes du sublime, du divin, du paradis ou on parle de visions apocalyptiques, on fait références à tel ou tel grand peintre, etc. Mais tout cet arsenal de termes pompeux n’est-il pas destiné à cacher ou gommer la vacuité du travail

N.B.: Néanmoins, deux volets de son travail m’ont apparu plus intéressants : les portraits réalisés dans l’eau et les bouquets de fleurs.

 

Jusqu’au 25 février 2018IMG_0263

BAM

8, Rue Neuve

B-7000 Mons

Tél. : +32 65 40 53 30

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h

Entrée : 9 EUR plein / 6 EUR réduit / 2 EUR enfant

http://www.bam.mons.be/