Gerhard Richter ****

Je ne suis malheureusement pas souvent en accord avec les expositions de la Fondation Louis Vuitton dont les sujets m’intéressent toujours, mais où je trouve que le patte du ou des commissaires n’est pas assez prégnante. Montrer (presque) tout le travail d’un artiste lasse au fil des 11 salles de ce bâtiment emblématique sauf… cette fois-ci ! 
Pouvoir suivre l’évolution d’une œuvre majeure, aussi riche que diversifiée que celle de Gerhard Richter, né en 1932 à Dresde en Allemagne de l’est et qui a pris la décision avec sa femme de passer à l’ouest, au moment de l’édification du mur est réellement passionnant ! L’exposition court sur les 60 ans de sa production picturale. 

Se rangeant personnellement dans la catégorie des peintres ‘classiques’, Richter a abordé tous les genres, du portrait à la nature morte en passant par les paysages et les sujets ‘historiques’ comme par exemple, la Shoah ou le World Trade Center. Un artiste qui ne travaille jamais en prise directe avec son sujet sinon via un intermédiaire tels que la photographie et le dessin. 

L’une de ses principales caractéristiques est ce flou qu’il obtient par le glissement de son pinceau sur la surface de la toile encore légèrement humide: “Un procédé qui projette l’image dans le passé à travers la mémoire, tout en propulsant l’image vers l’abstraction.” 

Le parcours de la FLV est édifiant en ce qu’il nous révèle un artiste capable de passer de l’abstraction à la figuration/ représentation avec une aisance exceptionnelle. On en ressort les yeux ébahis, plein d’admiration pour un travail d’un tel niveau. 

Voilà sans doute l’exposition qui vaut le voyage jusqu’à la Ville lumière cet hiver. 


Texte & Photos Virginie de Borchgrave 

Jusqu’au 2 mars 2026

www.fondationlouisvuitton.fr