Voilà quelqu’un qui fait partie de ces hommes -artistes, musiciens, écrivains- qui n’ont pas eu besoin d’une longue vie pour faire une carrière fulgurante et marquer leur temps d’une empreinte indélébile.

 

L’Américain Keith Haring, né en 1958 et mort en 1990, à 31 ans a connu la gloire en dix ans à peine. Quelques années où il est passé de ses dessins dans le métro à NY à la Documenta de Kassel (1982) puis à la Biennale de Venise (1984) ! Une vie à la Basquiat aussi brève qu’intense… Un style caractéristique que l’on reconnaît d’emblée, semblable à des pictogrammes et accessible à tout un chacun. Si facile aussi à exploiter par le merchandising… Sa manière à lui de toucher le plus large public.

C’est à la Tate Liverpool que l’on doit cette très belle et intéressante rétrospective qui va au-delà de ce qu’on connaît de l’artiste, engagé généreusement dans la société, en politique nationale et internationale, contre le nucléaire, la toxicomanie, etc. La prévention contre le sida lui doit beaucoup. Tout était prétexte à dessiner pour assouvir son désir de changer le monde. Ses messages sont aussi simples et lisibles que forts.

 

En même temps, je suis toujours préoccupée par le fait que celui qui avait étudié à la NY School of Visual Arts et dont la démarche était justement de sortir l’art des galeries et de le mettre partout soit exposé dans des musées et institutions culturelles et retourné dans des galeries… Il aurait voulu toute sa vie dessiner à la craie sur les affiches du métro (plus de 5000 en 5 ans) mais le jour où il commença à être de plus en plus connu et que ses fans arrachaient ses dessins dans la rue, il arrêta.

 

Keith Haring, dessinateur irrépressible (il dessinait d’un seul trait), génial inventeur, activiste engagé, visionnaire averti, travailleur acharné, artiste hors pair. Plus de 80 dessins, peintures, vidéos, collages, affiches murale, documents d’archives, etc. sont là pour rendre hommage à celui qui refusait les stéréotypes et voyait l’art et la beauté partout.

 

Dans une scénographie pop aux couleurs bonbons, l’exposition reproduit aussi la réalité newyorkaise de l’époque, son effervescence et son dynamisme, sa liberté.

A voir.

 

Texte & Photos-montage Virginie de Borchgrave

 

Jusqu’au 19 avril 2020

Bozar – Palais des Beaux-Arts

23, Rue Ravenstein

B- 1000 Bruxelles

Tél. : +32 507 82 00

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé le lundi.

www.bozar.be