Wow! Je suis sorti du Botanique le souffle coupé, sous le choc, sur un petit nuage. Il doit y avoir plus d’une centaine de photographies mais chacune d’elles m’a interpellé, causé un choc, secoué, touché.C’est qu’il s’agit d’une photographie existentielle, au plus près de la vie, intuitive, subjective, d’artistes en quête de leur identité qui font de la photo pour vivre et non pour (dé-)montrer. On est loin du p
Wow! Je suis sorti du Botanique le souffle coupé, sous le choc, sur un petit nuage. Il doit y avoir plus d’une centaine de photographies mais chacune d’elles m’a interpellé, causé un choc, secoué, touché .
C’est qu’il s’agit d’une photographie existentielle, au plus près de la vie, intuitive, subjective, d’artistes en quête de leur identité qui font de la photo pour vivre et non pour (dé-)montrer. On est loin du photojournalisme, de la Nouvelle Objectivité, du surréalisme, des conceptuels et très loin de la diarrhée d’images auxquelles on est exposé dans notre quotidien fait de pub et de médias. Pas de photos léchées, perfectionnées à la sauce Photoshop. Ici tout est brut, du grain ,des défauts non retouchés, beaucoup de Noir et Blanc : la vie , la mort, le sexe, la marginalité …une photographie qui touche. Le point de départ est le livre ‘les Américains’ de Robert Franck , la véritable bible de ce regard nouveau sur le monde. Le parcours se poursuit avec des photographes pour la plupart nordiques et bien sûr les Japonais tels que Moriyama et Miyako et se termine par des contemporains dont le Belge Sebastien Van Malleghem. A ne pas manquer surtout si vous êtes photographe. Cette exposition fait d’ailleurs un excellent contrepoint par rapport à l’exposition également excellente de Harry Gruyaert à Anvers, mais là on est dans le domaine du photojournalisme.
avec:
Robert Frank • Ed van der Elsken • William Klein • Daido Moriyama • Takuma Nakahira • Ishiuchi Miyako • Christer Strömholm • Anders Petersen • Dolorès Marat • Paulo Nozolino • Antoine d’Agata • Klavdij Sluban • Michael Ackerman • Jehsong Baak • JH Engström • Olivier Pin-Fat • Tiane Doan Na Champassak • Lorenzo Castore • Arja Hyytiäinen • Jacob Aue Sobol • Alisa Resnik • Gilles Roudière • Stéphane Charpentier • Gabrielle Duplantier • Yusuf Sevinçli • Sohrab Hura • Sébastien Van Malleghem
communiqué du Botanique
Eyes Wild Open met en lumière les liens de filiation entre plusieurs générations de photographes pratiquant une veine intuitive, abrupte voire transgressive de la photographie. Initiée après la seconde guerre mondiale par les pionniers que sont Robert Frank, William Klein ou encore les fondateurs de la légendaire revue japonaise Provoke, cette photographie singulière a traversé le temps et son héritage demeure tout particulièrement prégnant dans la création actuelle.
ʺParmi eux, certains renouvellent et parfois dynamitent le genre documentaire quand d’autres explorent de nouvelles voies introspectives ou poétiques. Au fil des œuvres de chacun, une évidence s’impose : aucun d’entre eux ne joue le jeu de la déclinaison ou de l’imitation. Ni postures, ni impostures, pas de contrefacteurs. S’ils sont souvent nourris des œuvres de leurs prédécesseurs, et que des liens, des correspondances, surgissent comme des évidences, ils n’ont aucune entrave, et s’inscrivent dans le droit fil de cette photographie indomptable et indomptée.
Tous ces photographes ont les yeux sauvagement ouverts. Leurs œuvres sont puissantes, riches et diverses. Ils ne sont pas face au monde, ils sont au monde. Ils ne se tiennent pas distance respectueuse, ne se plient pas aux règles ni aux modes. Ils bousculent les conventions avec des images qui retranscrivent leur expression subjective. Leur rapport au réel et la prise de vue est physique, pre, immédiat. Leurs images mouvantes, incandescentes, nerveuses sont autant de stigmates : elles n’attestent de rien d’autre que de leur contigu té un monde qui parfois déborde. Elles posent plus de questions qu’elles n’apportent de réponses. Lancinantes et furtives, elles évoquent plus qu’elles ne décrivent et se condensent dans une intensité perceptive de flux et de reflux pulsionnels, de visions convulsives, fragmentées ou fragmentaires et leur charge émotionnelle réside dans cette tension. Car c’est la perméabilité de ces photographes au monde qui rend leurs images perméables ceux qui les regardent. Eyes Wild Open rassemble ceux qui, en subvertissant la photographie, nous transpercent de leurs images contagieuses.ʺCommissaire de l’exposition : Marie Sordat. Caroline Bénichou Le Botanique met à votre disposition un dossier pédagogique complet,gratuitement téléchargeable ici :
Bodson dans La Libre
Botanique : 5,5 €
Wow! Ik kwam uit de Botanique ademloos, in shock, zwaar onder de indruk van wat ik gezien had. Er moeten meer dan honderd foto’s hangen, maar elke foto raakte mij, daagde mij uit, veroorzaakte een schok, …
Het gaat om een existentiële fotografie, dicht bij het leven, intuïtief, subjectief, van kunstenaars die op zoek zijn naar hun identiteit en die de foto maken om te leven en niet voor de show. We zijn mijlenver verwijderd van de fotojournalistiek, de Neue Sachlichkeit, het surrealisme, het conceptualisme en ver weg van de diarree aan smakeloze beelden waaraan we in ons dagelijks leven worden blootgesteld in reclame en media. Geen glanzende foto’s, geperfectioneerd met Photoshop …: hier is alles rauw, bruut, niet geretoucheerd, veel zwart-wit: leven, dood, seks, marginaliteit… een fotografie die raakt.
Het uitgangspunt is Robert Francks boek ‘The Americans’, de ware bijbel van deze vernieuwde kijk op de wereld net voor de jaren zestig. Verder ontdekken wij fotografen vooral uit Scandinavië en natuurlijk de Japanners zoals Moriyama en Miyako. Wij eindigen met tijdgenoten zoals de Belg Sebastien Van Malleghem.
Niet te missen, zeker niet als u fotograaf bent.
Deze tentoonstelling is een uitstekend contrapunt van de tentoonstelling van Harry Gruyaert in Antwerpen, maar daar bevinden wij ons op het gebied van de fotojournalistiek.
met :
Robert Frank • Ed van der Elsken • William Klein • Daido Moriyama • Takuma Nakahira • Ishiuchi Miyako • Christer Strömholm • Anders Petersen • Dolorès Marat • Paulo Nozolino • Antoine d’Agata • Klavdij Sluban • Michael Ackerman • Jehsong Baak • JH Engström • Olivier Pin-Fat • Tiane Doan Na Champassak • Lorenzo Castore • Arja Hyytiäinen • Jacob Aue Sobol • Alisa Resnik • Gilles Roudière • Stéphane Charpentier • Gabrielle Duplantier • Yusuf Sevinçli • Sohrab Hura • Sébastien Van Malleghem
Mededeling van het Botanique
Eyes Wild Open belicht de bestaande verwantschap tussen verschillende generaties van fotografen die een even intu tieve als abrupte of transgressieve stroming beoefenen. Deze eigenzinnige fotografie ontstond na de tweede wereldoorlog met pioniers zoals Robert Frank, William Klein of de stichters van het legendarische Japanse tijdschrift Provoke. Ze heeft de tand des tijds weerstaan en haar erfgoed blijft nog steeds heel dominerend in de huidige creatie.
ʺSommigen onder hen hernieuwen en ondermijnen soms het documentaire genre, terwijl anderen nieuwe introspectieve of po tische paden verkennen. In de loop van al deze werken, staat n ding vast: niemand onder hen speelt het spel van de verbuiging of de imitatie. Geen bedrog, geen geveins. Hoewel ze vaak worden gevoed door de werken van hun voorgangers, en er overduidelijk banden en overeenkomsten zijn, vormen die geen enkele belemmering en vloeien die rechtstreeks voort uit deze ontembare en ongetemde fotografie.
Al deze fotografen hebben de ogen wijd opengesperd. Hun werken zijn krachtig, rijk en divers. Ze staan niet tegenover de wereld, ze staan in de wereld. Ze respecteren de afstanden niet, ze buigen niet voor de regels of de modes. Ze gooien de conventies omver met beelden die hun subjectieve expressie vertalen. Hun verhouding tot de realiteit en de opname is fysiek, wrang, onmiddellijk. Hun bewegende, withete, nerveuze beelden vormen stigmata: ze getuigen van niets anders dan hun verwantschap met een wereld die soms buiten zijn grenzen treedt. Ze stellen meer vragen dan dat ze antwoorden bieden. Bitter en steels suggereren ze meer dan dat ze beschrijven en worden ze gecondenseerd in een perceptieve intensiteit van instinctmatig stromen en terugstromen, van stuipachtige, gefragmenteerde of fragmentaire visies, en hun emotionele lading ligt in die spanning. Want het is door deze ontvankelijkheid van deze fotografen voor de wereld dat hun beelden ontvankelijk zijn voor wie ze bekijkt. Eyes Wild Open brengt degenen samen die door de fotografie te ontwrichten, ons diep treffen met hun aanstekelijke beelden.ʺ
Caroline B nichou
Curator van de tentoonstelling: Marie SordatDe Botanique stelt u een volledig pedagogisch dossier over Eyes Wild Open. Dit dossier kan hier gratis gedownload worden:
pedagogisch_dossier_-_eyes_wild_open.pdf
Botanique : 5,5 €
1 comment
Virginie Borchgrave d'Altena says:
Mar 26, 2018
Tout à fait d’accord avec Pierre. Exposition exceptionnelle!
J’ai beaucoup aimé aussi les textes dont je ne résiste pas à vous retranscrire quelques extraits :
– “Photographier: c’est dans un même instant et une fraction de seconde reconnaître un fait et l’organisation rigoureuse de formes perçues visuellement qui expriment et signifient ce fait. C’est mettre sur un même ligne de mire, l’oeil et le coeur. C’est une façon de vivre.” Henri Cartier-Bresson
– “Garde les yeux ouverts.” Ed van der Elsken
– “Il n’y a pas de grande différence entre vivre et prendre des photos. (…) C’est mon approche. Tu es au coeur de la vie, à vivre, à faire l’amour, à manger, à dormir -et la photographie en fait partie. Et je ne dis pas ça pour être romantique. je le dis parce que c’est comme ça.” Anders Petersen
– “Sans la photographie, je serais muet. Je vois, et je presse le bouton de mon appareil pour prendre une photographie, et c’est mon commentaire sur la vie, mon commentaire sur comment je vois, et comment je perçois, les choses autour de moi. (…° Un pont entre la vie et moi. Comme un instinct, venant du plus profond de moi-même. En tant qu’individu, c’est ce que je dis au monde, c’est la question que je lui adresse.” Yusuf Sevinçli
– “Vous êtes libre et vous risquez quelque chose en prenant une photo. il ne s’agit pas de faire un instantané de votre soeur. Vous prenez un risque parce que ce n’est peut-être pas la façon dont les gens pensent qu’on doit photographier. Alors vous prenez un chemin différent. C’est là le risque. Et je crois que si un artiste ne prend pas de risque, ça n’en vaut pas la peine.” Robert Frank
– “J’essaie d’échapper aux pièges de la réalité tout en conservant un lien avec le réel. Car les photos ne sont pas des inventions mais des rencontres. Il ne s’agit pas de recherche esthétique. Que tout soit hanté n’est pas une volonté délibérée. Mais, pour moi, la photographie est inséparable de la disparition. D’où le besoin de s’accrocher à l’impossible. Les photos sont les seules preuves de ce qu’on a éprouvé. Non des faits eux-mêmes. ” Michael Ackerman
– “La façon dont j’envisage la photographie est proche de l’auto-thérapie, la photographie devient en partie l’outil de l’expérience, une façon d’être plus proche des autres et de moi-même. Elle révèle aussi, terriblement.” Arja Hyytiãinen
– “Je n’intellectualise rien, je suis simplement guidée par ce mystère, je n’ai jamais jamais cherché à comprendre quoi que ce soit, c’est de là que je tire ma plus grande joie. ce que je sais, c’est que pour moi, prendre des photos, c’est ressentir. ” Gabrielle Duplantier