« Belgian Women » Cinq femmes, cinq tempéraments, un pentacle. 

Peinture belge abstraite d’après-guerre 

Valérie Bach et Constantin Charriot ont sélectionné, dans les ateliers de ces cinq artistes belges, les œuvres qu’ils trouvaient les plus représentatives de leur travail. 

Cinq personnalités, cinq univers, cinq énergies, cinq abstractions aussi différentes les unes des autres que complémentaires. 

A part, la grande Marthe Wéry dont je suis le travail et les expositions depuis je m’intéresse à l’art contemporain, je n’en connaissais aucune. Berthe Dubail, Francine Holley, Antonia Lambelé, Gisèle Van Lange composent avec elle les cinq branches de l’étoile picturale abstraite d’après-guerre : « Cette étoile à cinq branches (qui est aussi la structure de la fleur d’églantier, la rose sauvage) est une évocation de la Féminité, ce Féminin sacré, que porte en elle toute réalisation de la nature, ainsi que l’est, elle aussi, cette exposition. » 

Des toiles explorant l’abstraction sous toutes ses formes et ses exigences d’où jaillit une force palpable. Il en fallait de la détermination à l’époque pour être une femme artiste-peintre, d’art abstrait de surcroît ! Ces femmes ont ouvert une voie qui ne s’est jamais refermée et a dépassé les frontières du domaine de l’art. Si vous pouvez vous organiser pour faire la visite avec Constantin ou Valérie, n’hésitez pas. C’est passionnant. 

Personnellement, j’ai apprécié la ‘musique’ de Francine Holley, le côté ‘petite sœur de Francis Bacon’ de Gisèle Van Lange, la rondeur astrale et rythmée de Berthe Dubail. 

Mais, de loin, Marthe Wéry reste ma préférée… 

Texte & Photos Virginie de Borchgrave

Jusqu’au 7 novembre 2020

La Patinoire Royale – Galerie Valérie Bach

15, Rue Veydt

B-1060 Saint-Gilles

Ouvert du mardi au samedi de 11h à 18h. Fermé le lundi

www.prvbgallery.com

Abdelkader Benchamma

L’exposition qu’il ne faut pas rater cet automne ! Grande première à Bruxelles dans une galerie (on l’avait déjà vu à la Fondation Boghossian où il était intervenu in situ), l’artiste français (Mazamet, 1975) que l’on suit depuis un certain temps figure à raison dans la short list de « Vitamin 2D, New Perpsectives in Drawing » publié chez Phaidon qui recense les cent meilleurs dessinateurs actuels dans le monde.

Grands dessins à l’encre noire, ici à la fois cadrés et ‘décadrés’ car ils s’échappent de leur carcan en des envolées subtiles que j’ai presque envie de qualifier de musicales et lyriques. Tout l’espace de la galerie en est transformé. On a l’impression d’évoluer au milieu d’une nature graphique dans des paysages empreints de poésie. On sent que Benchamma n’aime rien tant que laisser son imagination et son talent s’épanouir en-dehors de toute contrainte, n’hésitant pas à parler même de méditation à laquelle ce médium, simple et rapide peut amener. Les deux séries qu’il présente ici dialoguent avec le lieu et en prennent possession. C’est là que la magie opère. Le visiteur est happé dans ce monde chaleureux en noir et blanc. Et l’artiste d’expliquer qu’il s’agit bien d’improvisation mais canalisée et pensée, prenant plus de temps à mûrir le projet dans sa tête qu’à le réaliser. Tout est dans la recherche d’un équilibre qui se construit entre des va-et-vient obligatoires pour prendre du recul et arriver à la concrétisation spatiale des dessins. Son inspiration est nourrie d’images glanées sur internet ou dans des bouquins d’histoire de l’art. La géologie fait aussi partie de ses dadas, une évidence dans la deuxième salle. Une œuvre aussi dynamique que rythmée et fascinante. Et un artiste qui a su créer un univers. Quand vous l’aurez vu une fois, vous ne l’oublierez plus. Sublime.    

Texte & Photos Virginie de Borchgrave

 

Jusqu’au 24 octobre 2020

13A, Rue Veydt

B-1060 Bruxelles

Ouvert du mardi au samedi de 11h à 18h

www.templon.com

Trilogia Mozart Da Ponte ****

 

Les trois grands opéras italiens de Mozart – Cosi fan tutte, Le nozze di Figaro & Don Giovanni – composés en collaboration avec le librettiste Lorenzo Da Ponte, présentés pour la première fois en une seule trilogie narrative, sous la direction de Antonello Manacorda et Ben Glassberg dans une mise en scène de Jean-Philippe Clarab et Olivier Deloeuil.

Nous assistons aux trois histoires qui se déroulent dans l’espace d’une journée dans un même endroit – deux des trois règles du théâtre classique (unité de temps et de lieu mais pas d’action) – où tous les personnages se côtoient et évoluent comme dans une saga familiale en trois épisodes. Une idée très actuelle imaginée dans l’esprit d’une série sur netflix ! Bien que chaque œuvre soit autonome et peut être vue séparément, nous sommes invités à voir/suivre les trois récits pour une plongée totale dans l’univers mozartien, comme on ne l’a jamais vécue. Quelle prouesse et quel défi à relever tant du côté des musiciens que des spectateurs !

Un événement aussi inédit qu’exceptionnel à ne pas rater et à réserver sans tarder, vu l’engouement immense suscité parmi le public.

 

Texte Virginie de Borchgrave

 

Du 18 février au 28 mars 2020

Du 9 au 15 février 2020, visites guidées à thème

Inscriptions obligatoires via visitesguidees@lamonnaie.be

Théâtre Royal de la Monnaie

www.lamonnaie.be

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Chris Dercon aux Grandes Conférences catholiques le lundi 16 décembre 2020 à 20h30’ à Bozar

 

Le CV de notre compatriote Chris Dercon, historien de l’art et conservateur peut donner le tournis. Acteur majeur de la scène artistique internationale depuis plus de trois décennies, il est depuis le début de l’année Président de l’un des plus dynamiques et prestigieux lieux culturels du monde francophone, le Grand Palais à Paris. Un poste qui vient après d’autres tout aussi renommés tels leMusée Boijmans van Beuningen à Rotterdam ou la Tate Moden à Londres, pour ne citer qu’eux. Il vient nous exposer sa vision pour le futur du Grand Palais dont il aimerait faire un nouveau pôle culturel inédit, épicentre d’un dialogue fructueux entre l’art et diverses disciplines. Une conférence qui promet d’être inspirante.

www.grandesconférencescatholiques.be

“Art for Cities” ***. Benoît Feron

 

Benoït Feron est photographe mais avant cela, il est avocat. Ou tout compte fait l’inverse ? Une passion née dès son plus jeune âge, le jour où son grand-père lui offre un appareil photo. Il avait 6 ans. Depuis, il n’a plus arrêté. Il parcourt le globe, avide de découvertes d’autres cultures – l’Afrique, l’Inde, etc.- et ses archives sont riches de milliers et milliers de clichés, pris aux 4 coins du monde aux sujets aussi divers que colorés et originaux. Il fait des expos, il publie des livres, il n’arrête jamais. Cet automne, il présente en exclusivité et en partenariat avec Atenor, une société de promotion immobilière, le Street Art de toute une série de villes de Bruxelles à Bucharest et Berlin en passant par Luxembourg, Budapest, Lisbonne, Düsseldorf, Varsovie et Paris pour tenter de révéler ce qui se cache derrière l’art urbain : un art gratuit à la portée de tous et qui rend la ville si dynamique. Un art qui redonne vie aux lieux abandonnés. L’exposition voyagera après dans toutes les villes concernées.

Le point faible de l’exposition est qu’il y a malheureusement beaucoup trop de photos qui s’annihilent inévitablement l’une l’autre (trop de graphisme, trop de couleurs, trop de signes qui s’entrechoquent.) Le point fort est que chaque photo est accompagnée d’une image et d’un texte illustrant et expliquant où elle a été prise et dans quel contexte. Et avec cela, tout s’éclaire heureusement ! On comprend, on apprend, on apprécie tellement mieux tel ou tel angle de vue, tel ou tel détail mis en perspective.

Mais c’est la démarche au cœur du projet qui est sans doute la plus intéressante : attirer l’attention sur l’art urbain comme moyen d’expression plus fort que tous. De quoi peut-être le donner à voir autrement aux yeux de la population urbaine, qui ne l’accepte pas toujours bien…

Texte & Photos-montage Virginie de Borchgrave

 

Jusqu’au 9 novembre 2019

Arthus Gallery

33, Rue Simonis

B- 1050 Bruxelles

www.atenor.be

 

 

 

 

 

 

« O Agora que demora »*** de Christiane Jatahy au Théâtre National du 1er au 12 octobre 2019

 

En provenance directe d’Avignon où le spectacle était créé et présenté cet été, la réalisatrice, metteuse en scène et philosophe brésilienne Christiane Jatahy nous invite à une époustouflante odyssée contemporaine où l’on chemine sur grand écran, avec pour compagnons de voyage les Ulysses du XXIe s., elle seule en scène.

Traduit en français par « Le Présent qui déborde » (2volet d’un diptyque visible indépendamment l’un de l’autre), elle nous expose un moment précis de l’Odyssée où la fiction dépasse la réalité, où l’histoire se déplace et se démultiplie dans les problèmes actuels que ce soit au Proche-Orient, etc. et au Brésil, son pays natal. Voyages en images, rencontres, témoignages qu’elle nous transmet en tant qu’artiste multidisciplinaire et culturelle. Sa manière à elle de résister, d’assumer sa responsabilité face à ces populismes d’extrême-droite « qui nous menacent tous », dit-elle.

Un théâtre comme une fenêtre sur le monde avec des acteurs venus de partout. Un ‘Agora’ qui, en portugais signifie à la fois’ maintenant’ et ‘la place publique’. Un mot à double sens, évocateur pour un spectacle à construire avec elle où le spectateur est convié comme sur la place publique.

Aussi politique que poétique, « O Agora que demora » a séduit le public d’Avignon.

A nous de ne pas rater l’occasion de le découvrir aujourd‘hui.

www.theatrenational.be

« Memento Mori » & « Faun » de Sidi Larbi Cherkaoui sur respectivement des musiques de Woodkid, Claude Debussy et Nitin Sawhney au Cirque Royal ce vendredi 20/09 à 20h et samedi 22/09 à 15h.

   Confiés aux danseurs du Ballet Royal de Flandre, deux créations tout en mouvements aussi travaillés que fluides, souples et empreints de sensualité où SLC formé e.a. à Parts – l’école de danse contemporaine d’Anne Teresa De Keersmaeker – exprime son style unique, centré sur l’homme et ses droits fondamentaux.

Antti Laitinen ***

Texte & Photos-montage Virginie de Borchgrave

 

Il vous reste deux petites semaines pour découvrir ce majestueux tronc – en réalité une branche d’un hêtre rouge – couché dans le beau Parc Tournai-Solvay à Watermael-Boitsfort qui accueille depuis de nombreuses années, des œuvres d’artistes de la présidence tournante de la Commission européenne.

C’est au tour du Finlandais Antti Laitinen (Raahe, 1975) à qui Patricia de Peuter (Service culture de ING) a demandé d’imaginer une oeuvre participative. Elle a touché en plein dans le mille l’artiste environnemental pour qui la nature est première et qui aime surtout la montrer telle qu’elle est. Ici git « Nail Trunk » tel un membre cassé, un dragon ou encore tout ce que votre esprit imaginera, en attendant qu’on le recouvre d’une couche de petits clous, telle une carapace ou une armure qui le protégera à long terme. On est tous invités à y participer, armé d’un seau rempli de jolis clous mats et de petits marteaux pour ce faire. C’est Laitinen lui-même qui a initié le processus et, tous les dimanches après-midi depuis fin juin, le Parc Tournai-Solvay résonne des coups de marteaux des visiteurs de passages qui jurent de ne rester que 5’ et puis oublient le temps en se prennant au jeu de planter des clous dans un arbre mort ; un geste individuel auquel on peut donner sens dans certaines cultures traditionnelles.

De sculpture forestière ou végétale, le tronc de Antti Laitinen se transforme sous nos yeux et notre implication en une œuvre collective. En communion avec la nature environnante.

Notez que trois autres œuvres sont à découvrir dans le parc (cfr le plan sur la porte en verre de la maison toute proche.)

Une démarche aussi originale qu’intéressante.  A ne pas rater.

 

Jusqu’au 29 septembre 2019

Parc Tournai-Solvay

199, Chaussée de La Hulpe

B-1170 Watermael-Boitsfort

www.eesculpture.be

www.anttilaitinen.com

 

Pairi Daiza*****

 

Le parc animalier le plus inattendu et original qui soit – élu meilleur zoo d’Europe – propose deux nouveautés cette saison : un nouveau monde, appelé « La Dernière Frontière »,« un territoire sacré sur fond de nature grandiose… » où l’on peut même dormir sur place pour rester en communion, une fois la nuit tombée avec Dame nature.

Avec pour décor la côte pacifique de l’Amérique du Nord : la Colombie-Britannique située à l’ouest du Canada, au sud de l’Alaska, offre un large panorama de la faune locale. Des loups gris, des castors et leurs barrages, des élans, des daims, des ours bruns ou noirs, des wapitis, des pumas, des otaries, etc. qui broutent sur l’herbe ou paressent dans l’eau des rivières. Face à eux, de grands totems indiens colorés aux figures animales trônent devant de jolies et sobres cabanes en bois. Il faut évidemment encore un peu d’imagination et de patience pour que la végétation pousse et que cela ressemble au référent…

A part cela, n’hésitez surtout pas à prendre le temps qu’il faut, plan à la main ou au contraire en laissant vos pieds vous porter où votre instinct les guide pour flâner en Asie, en Afrique et ailleurs, ou encore dans le domaine de l’ancienne abbaye et admirer les efforts inimaginables faits pour rendre les choses authentiques. Je dois dire qu’à chaque fois que j’y vais, je suis impressionné

Un avertissement cependant : le parc étant ouvert tard, si vous voulez éviter la foule dense qui s’y presse les beaux jours d’été, optez pour un horaire décalé, à savoir : ne surtout pas arriver le matin et quitter les lieux épuisés vers 15h-16h mais, au contraire, arriver à cette heure-là et profiter de l’après-midi nettement plus calme et agréable, en y voyant plus facilement les animaux qui sortent de leur cachette au soleil déclinant. Le moment où la nature reprend ses droits et les animaux leur souffle…

Bonne visite !

Domaine de Cambron

B- 7940 Brugelette

Tél. : +32 68 250 850

www.pairidaiza.eu

Choco Story Brussels **

 

Au milieu du chaos de la rue la plus touristique de la capitale, sinon du pays – Merci Manneken Pis -, une entrée se cache au fond d’une cour, celle du Musée du cacao et du chocolat, né il y a 5 ans de la passion de deux familles, déjà actives dans le domaine tant en Belgique qu’à l’étranger. Résultat : un musée aussi ludique que qualitatif, à vocation pédagogique qui explique le BABA de la fabrication du chocolat, des origines au produit fini, où l’on peut même déguster plusieurs pastilles des différentes saveurs et couleurs, du blanc au noir.

Des animations sont proposées dans un joli espace blanc immaculé et lumineux, sous les combles et même un film (non inclus dans le parcours. Surcoût : 5 EUR.) Heureusement la visite peut de faire à son rythme sans guide sinon l’audio-guide, moins intrusif qu’une voix off. Il y a donc un minimum d’explications, une manière de contourner sans doute les multiples langues parlées par toutes les nationalités qui s’y pressent chaque jour de l’année. Depuis peu, une ancienne directrice de la maison Godiva y a créé un genre d’Université du Chocolat et dispense à divers étudiants en herbe, des cours de formation donnés par des maîtres chocolatiers réputés. De quoi vous convaincre que cet endroit qui, pour l’autochtone que je suis, arbore un visage très commercial peut s’avérer plus sérieux qu’à la première impression. Avis aux amateurs.

41, Rue de l’Etuve

B-1000 Bruxelles

Tél. : +32 2 514 20 48

info@choco-story-brussels.be

Ouvert de 10h à 18h, 7jours/7

Entrée : 9,50 EUR plein / 8,50 EUR seniors & étudiants / 6,50 EUR enfants 6-11 ans / gratuit 0-5 ans

www.choco-story-brussels.be